7 Jours

2 # Voyage intérieur

-

Après une première incursion en musique il y a deux ans sous le pseudonyme d’Abelaïd, voilà que celui qu’on a d’abord connu en tant qu’humoriste et comédien dévoile un deuxième album sous son propre nom, Adib Alkhalidey. Entrevue avec l’artiste, qui s’établit encore plus sur le plan musical.

Adib, comment ça va?

Je vais super bien, j’ai de beaux projets, un bon rythme de vie et un équilibre extraordin­aire. Me voilà à lancer ce deuxième disque, alors je ne pourrais pas demander mieux.

Comment est née cette envie de faire un deuxième album?

Je me souviens que je mixais le premier quand la pandémie a éclaté. Comme tout le monde, j’ai été saisi par le début de la pandémie et j’ai eu comme une petite panique. J’ai donc décidé de me remettre en mode création, parce que c’est ce que je fais de mieux quand je suis nerveux ou stressé. Je suis donc retourné en studio et j’y ai passé de longs moments. Cet album s’est fait dans un processus créatif constant, j’ai même fait mes maquettes seul à la maison. Je me suis assis dans un terrain de jeu qui avait une identité pour moi, mais j’ai du mal à décrire mon style.

Cette fois-ci, tu as décidé de le lancer sous ton propre nom. Est-ce un album plus assumé?

Le premier disque, c’était un peu comme se tremper les orteils dans le lac. À ce moment-là, ça me faisait du bien d’avoir un alter ego, parce qu’il y a quelque chose de vulnérable dans la musique qui n’est pas présent dans la «persona» de l’humour. Ça me sécurisait d’avoir le nom d’artiste Abelaïd pour faire mes premiers pas. Après deux ans, je me suis dit que créer, c’est ce que je fais dans la vie, et que je n’avais plus envie de me cacher sous un autre nom. J’ai aussi réalisé que les gens cherchaien­t ma musique sur les plateforme­s musicales sous mon vrai nom et ne trouvaient rien. J’ai donc décidé de simplifier tout ça.

Est-ce que Pour tuer le temps est une suite logique de ton premier opus, Les coeurs du mal?

Les coeurs du mal, c’était comme les premiers pas d’un enfant. J’étais totalement dans l’intuition en le créant. J’y suis allé au feeling, alors que pour le deuxième, je savais un peu plus où je m’en allais, même si je continuais aussi à explorer. J’ai été plus pragmatiqu­e et plus décisif dans mon approche. Faire de la musique, c’est aussi apprendre à être vulnérable devant les gens. Je l’ai beaucoup vécu en créant le premier, mais moins avec le deuxième.

Parle-moi du titre de l’album...

C’est une expression que je trouve un peu malade. Ça me fait toujours sourire quand les gens me disent: «Ah, j’ai fait ça pour tuer le temps.» Pourquoi vouloir tuer le temps? Ce disque plonge dans toutes ces émotions dont la vie quotidienn­e me détourne. Et je tue le temps à ne pas regarder ce qu’il y a vraiment à l’intérieur de moi, à ne pas explorer mon écosystème intérieur. C’est ce que ce titre représente vraiment pour moi.

À quel point ce disque est-il personnel comparativ­ement à son prédécesse­ur?

C’est une bonne question... Peut-être que mes textes deviennent vraiment personnels quand je ne sais plus vraiment à qui je parle. Est-ce que je m’adresse à une partie de moi? C’est tellement bizarre la façon dont les paroles me sont apparues alors que, pour le premier, j’avais beaucoup plus une approche inspirée de la chanson française. J’aime écrire, je sais ce que je trouve beau et je suis parti de là pour le premier. Mais pour celui-ci, j’étais beaucoup plus dans l’impulsion, j’ai laissé les choses sortir. Je pense donc que cet album est plus personnel, finalement.

Je t’ai connu en tant qu’humoriste et comédien. Où se cachait le chanteur pendant tout ce temps?

J’ai toujours chanté. J’ai commencé tout jeune, mais je n’ai jamais pensé un seul instant à pratiquer ce métier. Je le faisais parce que ça amusait mes amis, mais vers l’âge de 25 ans, j’ai commencé à écrire des textes et je me suis laissé inspirer par des gens qui sortent un peu des sentiers battus dans leur carrière et qui essaient autre chose. Ça m’a fait beaucoup de bien, même si je ne pensais pas que j’allais oser faire un album un jour. Ça a pris quelques années avant que j’ose vraiment faire de la musique.

Quels sont tes autres projets?

Je poursuis en ce moment ma tournée Québecois Tabarnak. Je vais même le présenter à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. La réponse du public à ce one man show est excellente, et j’en suis heureux. Sinon, j’aimerais éventuelle­ment monter un spectacle musical en tant que chanteur. J’ai aussi d’autres projets en chantier.

«Ce disque plonge dans toutes ces émotions dont la vie quotidienn­e me détourne.»

 ?? ??
 ?? ?? Pour tuer le temps est déjà disponible. Pour connaître les dates de la tournée
Québécois Tabarnak: adibalkhal­idey.com.
Pour tuer le temps est déjà disponible. Pour connaître les dates de la tournée Québécois Tabarnak: adibalkhal­idey.com.

Newspapers in French

Newspapers from Canada