7 Jours

«Je suis un rêveur réveillé»

«Quand je rêve de quelque chose, je le fais. Cette passion de bâtisseur, c’est sûr que ça vient de quelque part.»

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Cordon-bleu à ses heures, l’entreprene­ur québécois vient de lancer De notre terre au coeur de votre cuisine, un livre dans lequel il propose 45 recettes à saveur locale. Celui qui a racheté la terre familiale en 2009 nous parle de sa passion pour l’agricultur­e et de son désir de mettre de l’avant les produits québécois. PAR MARIE-JOSÉE ROY

François, vous êtes propriétai­re d’une entreprise de transforma­tion alimentair­e et vous cultivez la terre familiale. Comment vous est venue l’idée d’un livre de recettes?

J’ai toujours beaucoup cuisiné; j’ai d’ailleurs été connu grâce à l’émission Un souper presque parfait. Pendant la pandémie, j’ai commencé un show qui s’appelle Derrière le comptoir. Chaque soir à 17 h, je cuisine avec mes jeunes en direct sur Facebook. Le but, c’est de manger comme si on était samedi soir toute la semaine. Les gens ont aimé mes recettes et m’ont demandé de faire un livre.

Quel est le concept de votre livre?

On a choisi des recettes goûteuses contenant des ingrédient­s que les gens peuvent facilement trouver. Il faut que ce soit simple et que leur garde-manger contienne déjà la plupart des ingrédient­s requis. Évidemment, on veut que ce soit rapide aussi. On peut partir une recette au début de l’après-midi ou la préparer en partie la veille, mais il ne faut pas que ça prenne plus de 20 minutes pour monter et finaliser l’assiette. L’idée est de faire découvrir aux gens des produits qu’on peut créer au Québec.

Qu’est-ce qui vous a incité à vous tourner vers les produits de l’érable? Est-ce important pour vous de mettre en valeur le terroir québécois?

Mon entreprise est née d’une problémati­que: je n’arrivais pas à écouler le sirop d’érable que je produisais. Aujourd’hui, on a 35 employés qui font de la transforma­tion alimentair­e de produits de l’érable et de miel chaque jour. Notre popcorn à l’érable se vend partout; on en exporte même en France et en Corée du Sud. Les gens d’ailleurs veulent découvrir l’érable, mais ils ne savent pas quoi faire avec le sirop. Notre but est de valoriser le Québec, mais d’une nouvelle façon.

Les membres de votre famille mettent la main à la pâte, notamment en cuisinant les produits de l’érable. Est-ce que cette passion pour la terre et la bonne bouffe vous vient de vos parents?

Je dirais que ça vient de ma mère. Mon père est un tripeux, un rêveur... Je suis aussi un rêveur, mais un rêveur réveillé! (rires) Quand je rêve de quelque chose, je le fais. Par exemple, j’ai décidé de faire ma propre moutarde. Je me suis ensuite dit qu’on ne vendrait pas juste un produit: on fait donc 80 moutardes différente­s. Cette passion de bâtisseur, c’est sûr que ça vient de quelque part. Mon frère travaille la terre, une de mes soeurs est responsabl­e des cuisines, et on essaie de convaincre mon autre soeur de venir travailler avec nous…

Vous cultivez une variété de produits. Pour une ferme, est-ce que la rentabilit­é passe par le fait d’élargir l’offre?

Oui. Il y a tellement de produits qu’on peut faire pousser sur nos terres pour parvenir à rentabilis­er nos installati­ons! Si on veut que les gens retournent à la campagne, il faut leur inculquer le désir de vendre directemen­t à la ferme. C’est plus rentable. On accueille les gens, on leur fait visiter les lieux, on leur montre comment on fonctionne, et ils adorent ça! En quatre ans, je suis passé d’un des gars les plus détestés au Québec à un gars apprécié qui est maintenant reconnu pour ce qu’il fait! (rires)

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