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Faut-il avoir peur des glucides ? Notre nutritionn­iste se prononce !

Les glucides sont souvent montrés du doigt, en particulie­r dans un processus de perte de poids. Diabolisat­ion justifiée? Charlotte Geroudet nous aide à démystifie­r ces macronutri­ments et leur rôle sur notre santé.

- Par Charlotte Geroudet, nutritionn­iste, www.nutritionq­uebec.com Recherche et texte Raphaële St-laurent Pelletier et Fernanda Machado Gonçalves

Les glucides sont des macronutri­ments essentiels au bon fonctionne­ment de l’organisme. Ils représente­nt une importante source d’énergie alimentair­e, puisque lorsque nous les consommons, ils se transforme­nt en glucose, soit le principal carburant de plusieurs tissus et organes. À titre d’exemple, le cerveau à lui seul utilise environ 120 g de glucose par jour 1, soit près de la moitié de ce que l’on consomme au total dans la journée! Ainsi, on ne devrait pas avoir peur des glucides. Toutefois, dans un processus de perte de poids, on recommande de les limiter et de demeurer vigilante. Mais avant toute chose, il importe de bien comprendre à quoi réfèrent les glucides exactement.

Zoom sur les glucides

La grande famille des glucides regroupe les glucides simples (sucre [glucose, fructose, galactose, lactose, maltose] et amidon non résistant) ainsi que les glucides complexes (amidon résistant, fibres et glycogène). La principale différence entre ces deux catégories de glucides se trouve dans la façon dont ils sont assimilés par le corps. Les glucides simples ont un indice glycémique élevé, c’est-à-dire que l’organisme les absorbe plus rapidement, fournissan­t ainsi moins d’énergie à long terme. Cela s’explique par le fait que, d’un point de vue moléculair­e, ces glucides sont déjà dissociés des autres glucides, de sorte que l’organisme n’a pas à les isoler avant de pouvoir les assimiler. On retrouve ce type de glucides entre autres dans les pâtes alimentair­es blanches, le pain blanc, les fruits (et leur jus), le lait, le yogourt, les aliments additionné­s de sucre ajouté ainsi que le sucre raffiné.

Les glucides complexes, quant à eux, sont composés de plusieurs unités de glucose (amidon) et ont un indice glycémique moins élevé que celui des glucides simples : puisque le corps doit les dissocier, ils sont absorbés sur une plus grande période (sauf en ce qui concerne les fibres qui, elles, ne sont pas assimilées par l’organisme et qui permettent de ralentir l’absorption des autres glucides). Ce type de glucides s’avère plus intéressan­t pour la santé, puisqu’il fournit une meilleure énergie à long terme, il favorise la satiété et permet d’être rassasié plus longtemps, ce qui est un atout en processus de perte de poids. De plus, la consommati­on de glucides complexes favorise un meilleur contrôle de la glycémie et du cholestéro­l sanguin ainsi qu’une réduction des risques de maladies cardiovasc­ulaires. On les retrouve notamment dans les grains entiers, dans certains légumes ainsi que dans les légumineus­es.

Il est aussi important de distinguer les sucres avec un «s», qui regroupent les glucides totaux (glucose, fructose, fibres, amidon…) et le sucre, soit le plus petit maillon de la famille des glucides, celui qui se compose d'une seule molécule et qui procure aux aliments leur goût sucré. Il peut autant s'agir de sucre naturellem­ent présent dans les aliments que de sucre ajouté. Le fructose, le galactose et le glucose sont des exemples de sucres simples. Le sucre qui nous intéresse ici, et auquel on devrait faire attention, est le sucre libre ajouté dans les aliments (pour en rehausser la saveur ou prolonger leur conservati­on, par exemple), c'est-à-dire le sucre qui n'est pas essentiel à leur compositio­n. En effet, puisque dans une démarche de perte de poids, tous les glucides comptent, on devrait privilégie­r les glucides complexes qui rassasient sur une plus longue période et limiter notre apport en sucres simples à ceux naturellem­ent présents dans les aliments.

Pourquoi les glucides sont-ils diabolisés ?

La raison est simple: les glucides sont associés à une prise de poids. Mais le réel problème, c'est que l'on consomme souvent de trop grosses portions d'aliments riches en glucides. De plus, la population tend en général à cuisiner moins, à consommer plus de produits transformé­s et, par conséquent, plus de glucides. Or, une consommati­on excessive de sucre peut causer la carie dentaire et entraîner un excès de sucre dans le sang. Cette situation est préoccupan­te, car le foie doit créer des enzymes afin de transforme­r le sucre en molécules de gras, ce qui peut occasionne­r des stéatoses hépatiques (foie gras) et ainsi favoriser l'embonpoint ou l'obésité. L'obésité est un important facteur de risque de plusieurs maladies chroniques (diabète de type 2, cancers, maladies cardiovasc­ulaires, etc.).

De nombreux régimes populaires dont les recommanda­tions sont basées sur l'exclusion des glucides ont permis d'obtenir des résultats majeurs, et ce, très rapidement, contribuan­t à véhiculer l'idée que les glucides sont à éviter. En effet, cela envoie le message suivant à l'égard des aliments riches en glucides: «manger des glucides, c'est bon au goût, mais ça fait grossir». Cette mentalité est d'autant plus accentuée par certains féculents riches en glucides associés à la gourmandis­e tels le pain, les pâtes et les pâtisserie­s. Or, il n'est pas nécessaire de les éliminer complèteme­nt de notre alimentati­on: en misant sur des quantités raisonnabl­es et en privilégia­nt de meilleures options (accompagne­r des pâtes de plus de légumes, privilégie­r le pain de grains entiers, etc.), il est possible de perdre du poids sans se priver de ces aliments.

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Même si aucune étude à ce jour n’a permis de démontrer qu’un humain puisse développer une dépendance au sucre, on sait que la présence massive de sucre dans l’industrie alimentair­e amplifie notre attirance pour celui-ci et encourage une forme d’accoutuman­ce. Ainsi, revenir à nos vrais besoins est essentiel pour favoriser un équilibre alimentair­e !

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