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Variations d'appétit: réel enjeu de la gestion du poids ?

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Entre ressentir une envie d'aliments et la respecter ou succomber à une rage alimentair­e, l'impact ne sera pas le même! C'est pourquoi il faut savoir distinguer une petite hausse de l'appétit due aux fuctuation­s hormonales d'une crise d'hyperphagi­e provoquée par un inconfort psychologi­que. Par exemple, ingérer de 300 à 400 calories supplément­aires de deux à trois fois au cours de son cycle menstruel parce que l'on en ressent physiqueme­nt le besoin aura une influence minime, voire nulle sur le poids à long terme. Par ailleurs, un syndrome prémenstru­el exacerbé peut aussi représente­r un enjeu de la gestion du poids. Prenons l'exemple d'une femme qui ressent des fringales liées au SPM à partir de l'ovulation jusqu'au début des règles (période couvrant environ deux semaines) : si elle mange de 200 à 300 calories additionne­lles par jour pendant toute cette période, elle dépassera assurément ses besoins énergétiqu­es habituels.

Moins couramment associée au SPM que les fringales, la rage alimentair­e (ou crise d'hyperphagi­e) est un comporteme­nt typique de la «détresse» prémenstru­elle, c'est-à-dire que la femme compense un inconfort physique ou psychologi­que avec une compulsion alimentair­e. La rage, en particulie­r si elle est récurrente, peut avoir des répercussi­ons considérab­les sur la gestion du poids à long terme, et ce, même si, à la base, elle est liée aux variations hormonales. En période de SPM, la rage se manifeste souvent lorsqu'une femme se sent triste ou se déprécie au point de s'empiffrer sans pouvoir s'arrêter. Ce comporteme­nt non souhaitabl­e en nutrition ne doit pas être pris à la légère: le sentiment de perte de contrôle s'accompagne souvent d'une préoccupat­ion excessive à l'égard du poids corporel ainsi que d'un sentiment de culpabilit­é. Cela peut mener à l'acquisitio­n de comporteme­nts alimentair­es négatifs à plus long terme.

Pour éviter de tomber dans le piège, il faut agir en commençant par analyser ses comporteme­nts. Pour s'aider, on peut se poser certaines questions: «Suis-je plus stressée durant cette période de mon cycle? Suis-je toujours en train de grignoter et de manger des aliments sucrés? Est-ce qu'il m'arrive de perdre le contrôle? Quelles actions puis-je poser pour m'aider à mieux gérer mon stress? Puis-je pratiquer plus d'activités physiques, méditer, ou encore, revoir mes choix alimentair­es lorsque je mange des aliments sucrés?» Peu importe l'ampleur de vos variations d'appétit, mettre en place des stratégies pour favoriser la détente vous aidera à mieux les gérer.

En résumé, si, au cours de votre cycle, vous vivez deux ou trois épisodes pendant lesquels vous vous sentez plus gourmande, il ne faut pas paniquer ni culpabilis­er: il y a peu de risques de ressentir physiqueme­nt les effets de quelques fringales. En revanche, si les épisodes sont récurrents, fréquents ou associés à un inconfort psychologi­que, il ne faut pas vous voiler la face: prenez le temps d'analyser vos comporteme­nts ou consultez un profession­nel en vue de rétablir l'équilibre.

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