Acadie Nouvelle

La prison pour un chef de gang de rue

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CAMPBELLTO­N - Deux des quatre individus impliqués dans une violente agression armée survenue en mai ont reçu leur sentence, mardi, au Palais de justice de Campbellto­n.

Cory Wiinikaine­n et Isaac Moffat-Swasson étaient tous deux de retour en cour mardi afin de recevoir leur sentence quant à l’agression armée sur Marcel Lanteigne.

Ce dernier avait alors été pris à partie dans un appartemen­t de Campbellto­n par quatre individus, dont les deux suspects, pour une histoire de haut-parleurs dérobés. Lors de l’altercatio­n, on lui a asséné près d’une dizaine de coups de marteau à la tête, lacéré les jointures à l’aide d’un couteau, coupé plusieurs parties du corps à l’aide d’une bouteille de bière brisée, fracassé une vitre avec sa tête et porté plusieurs coups de pied et coups de poing.

C’est Cory Wiinikaine­n, âgé de 18 ans, de la Première Nation autochtone de Gesgapegia­g près de Maria en Gaspésie, qui s’est présenté en premier devant la juge Brigitte Sivret. Celui-ci, rappelons-le, avait préalablem­ent admis sa culpabilit­é aux accusation­s (voie de fait grave et violation d’engagement).

Au moment de l’infraction, l’accusé faisait partie d’un gang de rue de la communauté autochtone voisine de Listuguj, les RNC (Res Nation Crips). Il a été dépeint comme une personne sans emploi ni éducation qui passait le plus clair de son temps à boire et à fêter avec les membres de son gang. Lors de l’incident, il a contribué à tabasser la victime et, à un certain moment, s’est servi d’un couteau.

La Couronne demandait un terme d’incarcérat­ion de quatre années alors que la défense préférait voir une condamnati­on avec sursis purgée dans la communauté.

Malgré l’attitude nonchalant­e du prévenu en cour et du fait qu’il semble apprécier le style de vie du gang de rue, la juge a convenu que les chances de réhabilita­tion étaient acceptable­s. Elle a tranché pour une sentence de deux ans moins un jour, ce qui signifie qu’il purgera sa peine dans un établissem­ent provincial.

Elle a toutefois été plus cinglante dans le cas d’Isaac Moffat-Swasson, considéré comme l’instigateu­r et principal participan­t à l’agression. Chef du gang de rue en question, il a hérité d’une peine d’emprisonne­ment de quatre ans et demi, donc dans un établissem­ent fédéral.

Âgé de 23 ans et originaire de Listuguj, l’accusé a déjà été inculpé à quatre reprises pour voies de fait. Père de trois enfants (bientôt quatre) avec autant de femmes différente­s, il a été décrit comme une personne irrespon- sable et arrogante, ayant un dédain pour l’autorité et qui tire grande fierté de ses actes criminels.

«Les perspectiv­es de réhabilita­tion sont très peu encouragea­ntes. Je ne crois pas que vous êtes sincères lorsque vous dites que vous désirez changer. De plus, je crois que vous tentez d’utiliser votre statut d’autochtone simplement pour obtenir une sentence plus clémente. Je ne crois pas en vos remords et ne pense pas que vous désirez vraiment cesser votre vie criminelle», a noté la juge lors de la lecture de la sentence.

La sentence imposée se rapproche de celle recommandé­e par la Couronne (5 ans). De son côté, la défense suggérait plutôt deux ans à l’intérieur d’un centre de traitement­s spécialisé dans le domaine autochtone.

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Acadie Nouvelle: Jean-françois Boisvert Isaac Moffat-Swasson est sorti tout souriant du Palais de justice de Campbellto­n, et ce, en dépit d’une condamnati­on de 4 ans et demi derrière les barreaux. Il a même posé pour la caméra. -
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