Le présumé cambrioleur de la Caisse populaire de Campbellton est libéré
Ronald Canuel, le suspect principal dans le braquage de la Caisse populaire de Campbellton du 11 juillet, a été remis en liberté mercredi matin après avoir passé avec succès le test du polygraphe.
L’homme de 26 ans de Bathurst a toujours clamé son innocence dans ce vol et le détecteur de mensonges lui donne raison. Ce revirement de situation signifie également l’abandon des accusations portées à son endroit.
«Mon client s’est fait questionner pendant quatre heures hier (mardi) pour le test du polygraphe. Cela dit, le détecteur n’a aucune valeur au niveau juridique. Il n’aurait pas pu faire libérer mon client à lui seul. Toutefois, celui-ci combiné à l’absence flagrante de preuves, la Couronne n’a pas eu d’autres choix que d’abandonner les accusations», explique l’avocat de M. Canuel, Me Mikaël Bernard.
M. Canuel faisait face à des accusations de vol à main armée, d’avoir porté un masque dans le but de commettre une infraction et de ne pas avoir respecté une ordonnance de la Cour (dans ce cas-ci, de s’abstenir d’avoir en sa possession une arme à feu).
La comparution du présumé braqueur a eu lieu une semaine plus tôt que ce qui était prévu à l’agenda.
«La Couronne n’avait rien de concret, pas même une empreinte digitale ou de témoin oculaire. Tout ce qu’ils avaient, c’était la confession d’un individu hautement criminalisé et reconnu pour sa consommation de drogue dure qui a livré cette information gratuite sur mon client afin de passer un «deal» après s’être fait pincer pour un crime. Toute la cause ne reposait que sur ça.»
«D’ailleurs, on a tardé à me remettre la preuve. Et à ce jour, je n’ai même pas encore reçu ni vu la vidéo de surveillance de la caisse populaire, la vidéo montrant le vol. Tout ce que j’ai devant moi, c’est trop peu pour une condamnation et la Couronne l’a admis en libérant mon client ce matin», dit l’avocat, non sans une certaine frustration.
«M. Canuel n’est pas un ange. Il a déjà eu des problèmes avec la justice et je crois que c’est justement ce stigma qui a joué contre lui. Mais depuis le tout début, il a clamé son innocence. Il a même demandé le test du polygraphe, ça vient de lui ça. Les choses ont toutefois traîné et je trouve déplorable qu’il ait ainsi été incarcéré depuis la fin juillet. Ce n’est pas rien. Il n’était pas en vacances en prison. La liberté d’un individu c’est quelque chose de très sérieux et important», indique l’avocat.
Il note que des poursuites au civil pour dédommagements sont maintenant envisagées.
«Mon client est aujourd’hui très soulagé, et c’est peu dire. Pour lui, c’est un cauchemar qui vient de prendre fin. Il me confiait se sentir comme dans un mauvais film. Heureusement, ça prend fin aujourd’hui», dit l’avocat.
Le 11 juillet vers 11 h 20, un individu masqué et armé est entré à l’intérieur de la succursale de la Caisse populaire de Campbellton afin de la cambrioler. Il a exigé le contenu des caisses avant de prendre la fuite à bord d’un véhicule. Par la suite, un avis de recherche pancanadien avait été émis pour sa capture. Suspecté dans cette affaire, M. Canuel a été appréhendé à Prince George en ColombieBritannique quelques jours plus tard.
«Ça me fâche de voir tout l’argent qui a été dépensé pour le rapatrier ici en avion, de l’autre bout du pays, alors qu’on avait si peu contre lui. Je crois qu’on a voulu agir rapidement afin de rassurer la population locale, car le vol armé d’une institution comme la caisse, c’est quelque chose de frappant. Mais on a peut-être été un peu trop rapide à appréhender un suspect», exprime Me Bernard, avouant qu’il n’avait jamais été confronté à une situation de ce genre jusqu’à présent dans sa carrière.
Les accusations étant retirées contre M. Canuel, cela signifie que le suspect dans le vol de la caisse court toujours.