Le quai de Pointe-du-Chêne doit faire peau neuve
7,6 millions $ sont nécessaires pour éviter que l’endroit devienne «irremplaçable et dangereux»
L’Autorité portuaire de Pointe-du-Chêne souhaite rénover le quai emblématique de la région de Shediac. L’organisation espère trouver le financement nécessaire.
L’activité ne faiblit pas sur le quai de la Pointe-du-Chêne. Pêcheurs, visiteurs, commerçants et employés d’entreprises de croisière s’y affairent et s’y rencontrent chaque jour. Pourtant certains s’inquiètent pour l’avenir du site.
Construit en 1853, le quai a subi la loi du temps et des éléments.
«C’est tout rouillé, il y a des trous partout», déplore Victor Cormier, en pointant les soubassements de la structure, rongée et percée à plusieurs endroits.
Directeur général de l’Autorité portuaire de Pointe-du-Chêne, il a vu vieillir les lieux. Le bois du phare rouge et blanc commence d’ailleurs à pourrir. L’organisation à but non lucratif a donc préparé un plan de développement pour moderniser les installations et les services.
Celui-ci compte six projets, allant des réparations urgentes à une extension des infrastructures pour un total de 7,8 millions $.
«Le quai sera bientôt irréparable et dangereux», peut-on lire dans le document. Certains services ont déjà été déplacés pour assurer la sécurité du public.
Une demande de financement a été envoyée le 29 juillet à l’Agence de promotion économique du Canada atlantique (APÉCA). L’autorité portuaire a lancé cette semaine un appel aux subventions aux gouvernements fédéral et provincial. L’autorité portuaire génère environ 312 800 $ par an, trop peu pour mettre en place ses projets.
Elle veut notamment d’agrandir le quai Pan Am et obtenir davantage d’espace, ce qui réglerait les problèmes de stationnement l’été, protégerait le quai principal et permettrait les escales de plus gros navires de croisière. La réhabilitation du quai, l’amélioration des systèmes électriques, d’eaux usées et d’éclairage sont prévues.
«Beaucoup de nos ressources sont investies dans la réparation, explique Conrad Leblanc, président de l’autorité portuaire. La modernisation de nos systèmes nous permettrait de convertir nos ressources humaines en activités et services qui créent du revenu et des emplois durables à long terme.»
Jeux pour enfants, ascenseur à bateaux et nouvelles installations de mise à l’eau sont nécessaires selon le rapport, tout comme la construction d’un centre d’affaire pour accueillir de nouvelles activités. L’organisation espère ainsi répondre aux besoins d’utilisateurs aux profils très variés.
La campagne de financement «Sauvons le quai» met à contribution les membres et les visiteurs, avec un péage de 2 $ par véhicule.
«Le quai a une importance essentielle pour la région. C’est un endroit qui mérite d’être préservé, il a un historique riche, les gens ont une affinité pour le quai», ajoute le directeur.
En effet, il a été essentiel au développement du village, entre la construction navale, l’escale de la Pan American Airways et le traversier pour l’Île-du-Prince-Édouard. Il est encore aujourd’hui une des principales attractions touristiques de la région avec près de 350 000 visiteurs par an.
M. Leblanc estime que le gouvernement a la responsabilité de contribuer à la sauvegarde du quai.
«Les plus gros utilisateurs sont des vaisseaux de la GRC, des militaires et des gardecôtes. Beaucoup de détérioration est venue de ces bateaux.»
Ronnie Cormier, pêcheur de longue date et gérant de Croisières Shediac, accueille sur son bateau des vacanciers de différents pays. Pour lui, le problème de l’effritement du quai doit être réglé.
Également président de la Chambre de commerce du Grand Shediac, il assure que le projet aurait des répercussions positives sur le tourisme et la région.
«Si on peut renforcer l’infrastructure, les retombées économiques seront un bénéfice pour tous ceux qui utilisent le quai.»
Les travaux pourraient commencer dès 2016-2017, selon les fonds publics accordés.