Acadie Nouvelle

La violence éclate à la frontière hongroise

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La violence a éclaté mercredi à la frontière entre la Serbie et la Hongrie, quand des réfugiés frustrés ont tenté d'entrer par la force sur le territoire hongrois.

Les policiers hongrois ont utilisé des canons à eau, des gaz lacrymogèn­es et du gaz poivré pour tenter de refouler les migrants vers la Serbie, où ils sont coincés depuis que la Hongrie a décidé de sceller sa frontière.

Plusieurs migrants se sont évanouis et des enfants se sont enfuis en pleurant. D'autres ont lancé des bouteilles d'eau et des pierres à la police ou allumé des pneus, et une fumée noire s'est élevée dans le ciel. Les médias hongrois rapportent qu'une femme enceinte a commencé à accoucher pendant la violence.

La Hongrie a demandé à la Serbie de sévir contre les migrants qui attaquent ses policiers.

Les affronteme­nts se sont produits quand des centaines de migrants coincés dans la ville frontalièr­e serbe de Horgos ont voulu entrer par la force en Hongrie. Les autorités hongroises ont ensuite annoncé la fermeture du passage de Horgos pour 30 jours.

Les responsabl­es serbes ont dépêché des ambulances sur place, mais on ne dispose d'aucun bilan pour le moment. Le ministre serbe du Travail, Aleksandar Vulin, s'est rendu à Horgos, où il a condamné «de la manière la plus féroce possible» les gestes des policiers hongrois. Il a ensuite invité les réfugiés à se rendre au village voisin de Kanjiza, pour se ravitaille­r, se laver et se reposer.

La police hongroise rapporte l'arrestatio­n de 519 personnes depuis l'entrée en vigueur mardi de nouvelles lois musclées qui rendent illégale la traversée illicite de la frontière avec la Serbie.

Un Irakien est devenu mercredi le premier individu condamné en vertu de ces lois. Les médias hongrois rapportent qu'un juge a ordonné son expulsion — probableme­nt vers la Serbie — et lui a interdit de revenir en Hongrie avant un an. L'homme devra aussi acquitter 70 $ US en frais juridiques. Un autre homme a lui aussi été expulsé et interdit de séjour pour un an.

Si ces nouvelles mesures ont semblé grandement endiguer le flot de réfugiés, de petits groupes ont quand même réussi à contourner la clôture de barbelés qui s'étire le long de la frontière de 175 kilomètres.

En début de journée mercredi, des policiers à cheval ont encerclé un groupe de 14 Afghans, dont cinq fillettes et une femme âgée, dans un champ près de la clôture. Un autre groupe de 11 réfugiés a été capturé un peu plus loin.

Un tapis lancé par-dessus la clôture montrait comment certains migrants ont réussi à entrer en Hongrie.

De petits groupes d'hommes marchaient aussi le long des routes qui s'éloignent de la frontière. Certains ont demandé aux journalist­es s'ils suivaient le bon chemin pour se rendre à Budapest.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a expliqué à l'Associated Press mercredi que seule une clôture phy- sique est en mesure de sécuriser les frontières externes de l'Union européenne, tant et aussi longtemps que des milliers de migrants pourront continuer à entrer librement en Grèce. Il a demandé aux pays de l'UE d'aider la Grèce à contrôler le flot de réfugiés.

La vaste majorité de ceux qui espèrent entrer en Hongrie demeurent toutefois coincés à Horgos, en Serbie, où leur patience commence à s'effriter. Certains ont quitté, à la recherche d'autres accès vers l'Union européenne, mais environ 2000 d'entre eux sont toujours sur place. Environ 300 personnes sont arrivées tôt mercredi à Tovarnik, en Croatie, après avoir pris un autocar qui les a menées depuis la Macédoine jusqu'à la ville frontalièr­e serbe de Sid.

Un organisme croate prévient toutefois que 500 kilomètres carrés de terrain sont toujours minés depuis la guerre de 1991-1995, dont cinq secteurs à proximité de la frontière.

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- Associated Press: Tamas Soki La police hongroise vise des réfugiés avec un canon à eau, à la frontière serbohongr­oise, mercredi, à Horos, en Serbie.

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