Essayer d’être le meilleur Mario Jean
Mario Jean a touché à divers aspects du métier de comédien; la radio, la télévision et le cinéma, mais c’est sur la scène qu’il a le plus de plaisir.
«Il y a une réponse directe avec le public et ce sont des «je t’aime» à chaque rire et applaudissement. Il n’y a pas beaucoup de métiers qui sont comme ça. Faire du cinéma et de la télé, c’est fantastique, mais on a plus le sentiment de travailler parce qu’on n’a pas tout de suite les résultats, tandis que sur scène, c’est comme un party tous les soirs», a déclaré Mario Jean en entrevue téléphonique.
L’humoriste québécois a entrepris une tournée en Atlantique de 13 spectacles. Pour ce voyage, il a opté pour une formule plus légère.
«Ce sont les mêmes textes et les mêmes numéros, mais on a pu diminuer un peu les coûts de transport en réduisant les décors, donc on peut aller partout. Il y a plusieurs petites salles où on n’allait pas avant, qu’on peut faire maintenant», a expliqué l’humoriste qui débarque sur la côte Est avec sa 5e production solo, Moi Mario. Cet incontournable de la scène de l’humour tourne avec ce spectacle depuis près de deux ans.
«Je dirais qu’il est dans sa forme la plus optimale parce qu’il est vraiment rodé au bout et je ne suis pas tanné», a exprimé le comédien qui adore se produire en Acadie.
Pour créer son nouveau spectacle, Mario Jean a voulu se démarquer dans cette marée d’humoristes. Après 20 ans de carrière, il tient à être créatif, inventif tout en gardant sa propre couleur.
«On est de plus en plus d’humoristes et tout le monde essaie d’être le plus beau, le plus “hard”, le plus irrévérencieux, alors je me suis dit que j’allais essayer d’être le meilleur Mario Jean possible et de parler des choses qui me touchent en tenant compte que je veux parler de sujets où les gens se sentent concernés dans la salle. J’aime les rires, mais ça me fait énormément plaisir aussi de savoir que j’ai touché le bon sujet.»
Les tabous, le temps qui passe ou encore l’ascension du Kilimandjaro constituent quelques-uns des thèmes qu’il aborde. «J’ai fait l’ascension du Kilimandjaro, mais je ne raconte pas ce que j’ai vécu nécessairement. J’essaie de faire un parallèle avec la vraie vie», a-t-il mentionné.
«Dans le fond, le spectacle s’appelle Moi Mario, mais j’aurais pu facilement l’appeler Nous Mario parce que c’est nous autres.»
L’actualité, les discussions entre amis, les enjeux sociaux de l’heure sont des sources d’inspiration pour cet auteur et humoriste, estimant que créer un spectacle peut être à la fois douloureux et passionnant. Le message n’est pas absolument nécessaire. C’est plutôt un privilège, considère-t-il.
«De ces temps-ci, les politiciens font tout pour avoir des centaines de personnes devant eux chaque soir. Moi je les ai, alors j’essaie de ne pas être trop niaiseux et imbécile. Le but est de faire rire les gens et si en même temps, on peut susciter des réflexions et passer certains messages, tant mieux, mais ce n’est pas primordial.»
Parallèlement à la scène, l’artiste travaille à quelques projets télévisuels, dont une série documentaire sur l’humour à travers le monde pour TV5 qui réunira plusieurs humoristes. Il animera le segment de la série tourné à Haïti.
«C’était une expérience extraordinaire, mais pas facile parce que c’est un pays qui vit difficilement. Il y a un manque flagrant d’infrastructures et de soutien. On a essayé de voir qu’est-ce qui fait rire les Haïtiens. Malgré les épreuves, ils ont un sens de l’humour et c’est ce qui leur permet de passer au travers.»
Il termine aussi le tournage de la 7e saison de l’émission On va se coucher moins niaiseux. Il sera aussi de la nouvelle adaptation télévisée des Belles histoires des pays d’en haut qui sera en ondes sur Ici Radio-Canada Télé à compter de janvier. Il incarne le personnage de Pit Caribou, un ami d’Alexis et cuisinier du chantier.
Dans le cadre de cette tournée chapeautée par le Réseau atlantique de diffusion des arts de la scène, Mario Jean qui s’est produit à Edmundston et Fredericton cette semaine s’arrêtera également dans plusieurs villes du Nouveau-Brunswick d’ici à la fin septembre.