Des incidents malheureux dans les hôpitaux
Beaucoup d’incidents regrettables qui ont eu lieu dans des hôpitaux canadiens sont évitables, selon un rapport dévoilé vendredi à Toronto par Qualité des services de santé Ontario et l’Institut canadien pour la sécurité des patients.
Le rapport de 13 pages, intitulé Les évènements qui ne devraient jamais arriver dans les soins hospitaliers au Canada, a été préparé par un groupe d’experts et d’organismes sur la qualité des soins de santé de l’ensemble du Canada, dont le Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick.
Divers incidents tels que des interventions chirurgicales au mauvais endroit, sur le mauvais patient ou une mauvaise intervention, des erreurs dans les tissus, un implant biologique ou les produits sanguins utilisés sur le patient ou encore des oublis d’un corps étranger après une intervention chirurgicale sont cités dans le rapport.
Les auteurs n’hésitent pas à parler d’incidents liés à la sécurité des patients qui mènent à de graves préjudices, parfois mêmes à la mort, et qui peuvent être évités à l’aide de contrôles et de vérifications appropriés selon eux.
Si le rapport cible 15 évènements qui peuvent se produire lorsqu’un patient reçoit les soins d’un hôpital, il met également en évidence des stratégies pour contribuer à cerner ces évènements et en réduire la fréquence.
«Nous avons élaboré ce rapport avec l’Institut canadien pour la sécurité des patients pour aider à augmenter la sensibilisation sur les incidents qui peuvent être évités. Nous espérons qu’en attirant l’attention sur ces 15 évènements qui ne devraient jamais arriver, les hôpitaux canadiens discuteront de ces évènements et tireront parti de leurs connaissances, de leur expertise et de leurs expériences collectives pour les éviter.», a indiqué le Dr Joshua Tepper, président et chef de la direction de Qualité des services de santé Ontario.
«Il ne s’agit pas de reproches et d’humiliation. Il s’agit de déterminer les problèmes et de partager des solutions pour éviter que ces incidents se produisent», a pour sa part affirmé Chris Power, directrice générale de l’Institut canadien pour la sécurité des patients.
Le rapport a pu être élaboré en misant sur des recherches, des sondages et des consultations auprès de dirigeants et de prestataires du système de santé, de patients et du public.
«Il ne faut pas que les gens partent en panique, cependant ce sont des évènements qui se produisent tout de même annuellement dans nos hôpitaux», a indiqué Stéphane Robichaud, le directeur général du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick.
«Avec des mesures appropriées, on pourrait prévenir ces évènements-là. On fait affaire ici avec des êtres humains, donc il y a des erreurs, mais des erreurs qui ne sont pas acceptables», affirme celui-ci.
Le Conseil de la santé du NouveauBrunswick a indiqué avoir déjà remis une copie du rapport au ministre provincial de la Santé, Victor Boudreau. Les dirigeants des réseaux de santé Horizon et Vitalité ont également pu en prendre connaissance récemment.
«Le rapport a été bien reçu. Les régies de la santé se sont montrées vraiment ouvertes et proactives, il y a des gens en place qui discutent de ces questions-là et qui sont à énumérer des options», assure M. Robichaud.