L’ATTENTE EST TERMINÉE
La saison de chasse à l’orignal s’est ouverte mardi matin au Nouveau-Brunswick
C’est le coup d’envoi de la nouvelle saison de chasse à l’orignal au Nouveau-Brunswick. À 6 h 47, mardi matin, quelque 4500 chasseurs amorceront cinq jours de traque afin de débusquer la bête de leurs rêves.
Antoine Bastarache est un habitué de la chasse à l’orignal. Depuis sa première expérience, il y a plus de 45 ans, le président du Club de tir du comté de Kent n’a cessé de perfectionner son art.
Mardi matin, il accompagnera un ami qui a obtenu son permis lors du tirage au sort annuel. Près de 70 000 personnes voulaient un permis; seulement 4592 en ont obtenu un.
Les chanceux ont entamé leurs préparations il y a quelques semaines déjà. Ils ont d’abord arpenté la forêt pour identifier les meilleurs endroits de chasse, puis ils ont peaufiné leurs habiletés au tir. Lundi, ils ont stationné leurs roulottes dans des lieux de prédilection afin d’être prêts à chasser dès 6 h 47, mardi.
«La majorité des chasseurs expérimentés n’ont pas de problème à trouver les endroits où l’orignal se tient. Il faut que tu fasses ton ouvrage à l’avance. Si tu as fait tes devoirs, tes chances de trouver une bête sont meilleures que celui qui y va au hasard», explique M. Bastarache.
«Tout le monde est installé et fait ses derniers ajustements. Tu essaies de bien dormir pour te lever tôt, ce qui n’est pas toujours facile. C’est un rush: tu attends toute l’année pour ça», affirme pour sa part Michel Collins, président de l’Association de chasse et pêche Chaleur.
ATTENTION À LA CHALEUR
Cet automne, les chasseurs ont pris des mesures pour s’adapter aux températures audessus de la normale. Environnement Canada prévoit que le mercure grimpera jusqu’à 23 degrés Celsius mercredi. La température doit demeurer stable le reste de la semaine, avec des maximums de 15 à 20 degrés.
«Les températures idéales pour la chasse, c’est près de zéro degré le matin, puis 8 à 10 degrés le jour. Quand il fait 20 à 25 degrés, ce n’est pas bon», mentionne M. Bastarache.
En plus de rendre l’orignal moins actif, la chaleur peut faire pourrir les carcasses. Les chasseurs avertis apporteront de la glace et l’équipement nécessaire pour sortir rapidement leur prise de la forêt.
«Quand tu abats ta bête dans des températures de 20 degrés et plus, tu as à peu près deux ou trois heures pour tout faire. Plus que ça, il y a de bonnes chances que tu perdes ta viande. Il faut que tu aies du poivre et de la glace. Quand tu tues un orignal de 700 ou 800 livres, ce n’est pas toujours facile à sortir. C’est pour ça qu’il y a beaucoup de bêtes perdues», explique M. Bastarache.
«Il faut que tu arranges ta bête le plus tôt possible. Parader sa bête pendant une journée sur un camion, ce n’est pas bon si tu veux de la bonne viande. L’orignal a la peau épaisse, ce qui retient la chaleur à l’intérieur de son corps.»
Pour une deuxième année consécutive, la chasse à l’orignal durera cinq jours, plutôt que trois. Selon Marc Belliveau, du ministère des Ressources naturelles, le gouvernement a l’intention de retourner à une chasse de trois jours en 2016.
M. Bastarache, quant à lui, espère que le gouvernement maintiendra une chasse de cinq jours.
«Il n’y a pas grand chasseurs avec qui j’ai parlé, et on a 300 membres à notre club, qui sont contre les cinq jours. J’ai vu des années où il y a eu de mauvaises températures pour trois jours de suite. Aussi, si tu n’as pas de succès, tu peux changer de place si tu as cinq jours. En trois jours, tu es pris à un endroit.»
La chasse à l’orignal prend fin le 26 septembre. L’an dernier, les chasseurs ont connu un taux de succès de près de 80 %.