GALLANT DIT AVOIR APPRIS DE SES ERREURS
Douze mois après son élection à la tête de la province, Brian Gallant affirme avoir appris de ses erreurs. Le premier ministre du Nouveau-Brunswick reste cependant déterminer à mettre de l’ordre dans les finances publiques.
Brian Gallant aurait sûrement préféré terminer sa première année au pouvoir sur une meilleure note. La colère des aînés concernant les changements aux tarifs en foyers de soins a néanmoins marqué les 12 premiers mois de son mandat à un point tel que le gouvernement n’a eu d’autres choix que de faire marche arrière au début du mois en jetant la nouvelle politique à la poubelle avant même son entrée en vigueur.
«C’est important d’apprendre de nos erreurs», avance le premier ministre alors que la poussière commence à peine à retomber sur cette année mouvementée. Déterminé à mettre de l’ordre dans les finances du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant sait que d’autres décisions impopulaires l’attendent au cours de la prochaine année et que la volte-face ne sera pas toujours possible.
«Il faut mieux expliquer les choses. Il faut expliquer les choses afin que les gens l’entendent de nous avant de l’entendre de l’opposition», explique-t-il.
«C’est probablement la plus grosse chose qui est arrivée avec (les foyers de soins). L’opposition a expliqué sa version de notre réforme. Ce n’était pas ça du tout, par contre ils ont été plus vite que nous pour l’expliquer et par la suite c’était très difficile d’essayer de dire aux gens que ce n’était pas ça.»
«Au cours des prochains mois, nous allons faire de notre mieux pour améliorer la communication et l’engagement avec la population pour nous assurer qu’ils comprennent nos défis», ajoute M. Gallant.
L’opinion publique n’a pas été tout à fait tendre avec les libéraux depuis les élections du 22 septembre dernier. Au cours des six derniers mois, le gouvernement a perdu 18 points dans les sondages et récolte dorénavant 36 % des appuis, selon Corporate Research Associate.
Un électeur sur deux est insatisfait du travail du gouvernement, d’après la firme néoécossaise.
Brian Gallant n’a pas l’intention pour autant de commencer à gouverner en fonction des sondages qui ne sont, selon lui, qu’une «considération politique.»
M. Gallant rejette également avec le même aplomb l’idée d’un remaniement ministériel proposé par certains observateurs pour donner un nouveau visage au gouvernement.
«Si certains de nos ministres avaient 25 sous chaque fois que (le chef de l’opposition officielle) Bruce Fitch demande leur démission, ils seraient pas mal riches.»
«Je trouve que les ministres font du beau travail. Ils sont en train de gouverner dans un temps très difficile.»
La première année du gouvernement Gallant a aussi été celle de la Révision stratégique des programmes. «Tout est sur la table» durant cet examen exhaustif des dépenses et des revenus de la province, comme l’ont répété à de multiples reprises les principaux ministres du gouvernement.
L’objectif est de trouver jusqu’à 600 millions $ en économies ou en nouveaux revenus afin d’éliminer le déficit structurel de la province.
Même si les libéraux n’ont pas l’intention d’atteindre l’équilibre budgétaire durant leur premier mandat, la majorité des mesures découlant de la révision stratégique devraient faire partie du prochain budget.
Si les mesures de restrictions budgétaires sont arrivées beaucoup trop vite au goût de ceux qui ont perdu leur palais de justice ou leur succursale de Service NB, ou qui craignent de voir fermer leur école ou leur hôpital, d’autres observateurs estiment que le gouvernement a perdu un temps précieux en ne s’attaquant pas au déficit dès son premier budget en haussant la taxe de vente harmonisée.
«En quatre mois, nous ne pouvions pas faire un exercice exhaustif au point de faire un budget transformationnel», se défend Brian Gallant.
«Si nous sommes pour avoir une discussion avec les gens du Nouveau-Brunswick, il faut prendre un peu de temps.»
Toutefois, le premier ministre ne s’en cache pas, le prochain budget sera corsé.
«Il y a d’autres décisions difficiles à prendre. Je sympathise avec les gens du Nouveau-Brunswick. Ce n’est vraiment pas facile.»
«Nous allons avoir un deuxième budget qui aura quand même des décisions difficiles, mais (après) ça sera fini. Nous n’aurons plus besoin de parler de nos finances publiques. Nous n’aurons plus besoin de dire que nous avons des défis financiers parce que nous les aurons résolus», avance-t-il.
«Par la suite, nous pourrons nous concentrer sur la gestion et la création de la croissance économique, sur les investissements stratégiques en éducation et en santé et bien sûr sur l’amélioration de la qualité de vie des gens du Nouveau-Brunswick.»
«J’ai été élu pour être premier ministre et faire de mon mieux pour essayer d’améliorer la qualité de vie des gens du N.-B. C’est aussi simple que ça. Je n’ai pas été élu pour regarder les sondages et essayer continuellement de bien me placer pour gagner les élections de 2018.»