U de M: projet de complexe pour aînés sur le campus de Moncton
L’Université de Moncton négocie la construction d’un foyer de soins et de résidences pour personnes âgées sur son campus à Moncton.
L’Université de Moncton collabore avec l’entreprise Shannex RLC Limited pour la construction d’un complexe domiciliaire pour retraités sur ses terrains inoccupés, près du pavillon J.-Raymond-Frenette, au nord de l’avenue Morton. L’entente n’est pas encore officielle et attend d’être conclue.
Le Conseil des Gouverneurs, instance supérieure de l’institution, a organisé le 16 septembre une réunion extraordinaire pour traiter du projet. Les gouverneurs ont accepté à l’unanimité la proposition de bail qui prévoit l’établissement d’un foyer de soins de santé.
Le 18 juin 2014, le gouvernement provincial a lancé un appel d’offres pour la construction et l’exploitation d’un nouveau foyer de soins bilingue de 60 lits à Moncton. La compagnie Shannex RLC Limited a été retenue et a communiqué avec l’université pour louer ses terrains.
Globalement, le projet permettrait de générer plus de 20 millions $ pour l’Université de Moncton. L’argent reçu serait déposé dans un fonds pour le développement de la recherche.
D’après le compte-rendu de la réunion, il s’agirait d’un bail d’une durée de 70 ans. Le terrain en question compte 12 acres et sa valeur est évaluée à 2,1 millions $.
Le complexe inclurait des appartements pour personnes vieillissantes autonomes ainsi qu’un foyer de soins offrant des soins de santé de niveaux 1, 2 et 3.
«Shannex voudrait offrir toute la gamme, des retraités complètement autonomes à des personnes en fin de vie», explique Simone LeBlanc-Rainville, coordinatrice du comité consultatif formé par l’ABPPRUM, l’Association des bibliothécaires, professeures et professeurs retraités de l’Université de Moncton.
Le comité a été chargé d’identifier les besoins et attentes des futurs résidents des appartements.
UdeM Développement Inc, une société créée par l’université pour ses projets de développement, a étudié la proposition et a fait une recommandation au Conseil pour le partenariat avec Shannex.
Basée à Halifax, l’entreprise gère plusieurs foyers de soins et résidences spécialisées en Nouvelle-Écosse, mais aussi au Nouveau-Brunswick, soit à Riverview, à Quispamsis, à Fredericton et à Saint-Jean.
L’U de M lui cédera le droit de s’établir sur sa propriété, mais sans la vendre. De cette façon, l’institution n’est pas responsable de financer le projet ni de l’opérer.
Le projet compte quatre phases. La première prévoit la construction d’un bâtiment abritant 64 lits, un pavillon central et un immeuble d’habitation de 65 unités. Il s’agit d’un investissement de 45 millions $ pour Shannex au cours des 24 prochains mois.
Les phases 2, 3 et 4 verront la construction successive de trois immeubles de 40, 60 et 60 unités pour des retraités autonomes. L’entreprise sera propriétaire des bâtiments et l’université des terrains.
D’après Mme LeBlanc-Rainville, Shannex souhaiterait commencer les travaux dès l’automne. Selon l’ABPPRUM, le complexe pourrait accueillir les premiers locataires dès 2017.
LE FRANÇAIS D’ABORD
Le bail inclut des clauses linguistiques auxquelles le promoteur devra se soumettre. L’affichage et les opérations du locataire devront être principalement en français. Le nom du complexe sera également français.
Shannex devra être un partenaire en proposant des stages aux étudiants et en offrant des occasions de recherche ou de formation. Les employés retraités de l’Université de Moncton se verront offrir des places prioritaires au sein de l’établissement.
L’Université doit recevoir un versement initial de 1,2 million $ pour 10 ans dès la si- gnature de l’entente. À partir de la 11e année du bail, les frais de location seront fixés à 170 000 $ par année et la valeur du terrain sera réévaluée tous les 10 ans.
La direction de l’université refuse de commenter ou de donner des détails tant que l’entente n’a pas été signée. Même prudence du côté de l’entreprise, qui s’abstient de communiquer pour le moment. «À ce point ici, Shannex n’a rien de nouveau à annoncer, en matière de développements futurs.»
Lors de la réunion, les gouverneurs se sont réjouis du projet, évoquant le développement de la recherche en gériatrie et les possibilités de partenariats dans le secteur de la santé. Le document leur présentant le dossier parle du «premier projet d’envergure à venir s’établit sur les terrains de l’Université de Moncton et la pierre angulaire qui attirera nombre d’investisseurs privés à venir s’établir sur le campus-recherche».
L’accord du Conseil semble indiquer que les négociations sont sur le point d’aboutir. S’il est confirmé, le projet serait l’un des premiers éléments du campus recherche et développement, sur le terrain de 83 hectares bordé par l’avenue Morton et le chemin McLaughlin.
Le plan directeur de ce nouveau campus consiste à créer des développements commerciaux ou résidentiels en partenariat avec des entreprises. D’autres dossiers sont d’ailleurs à l’étude.
«Ce qu’on veut faire, c’est d’améliorer la qualité de vie de notre communauté universitaire. On ne prend pas n’importe quel projet», précise Georges Corriveau, directeur général d’UdeM Développement.