La Croatie ouvre un centre de réception pour accueillir les réfugiés
La Croatie a ouvert lundi un centre de réception dans le village oriental d'Opatovac, dans l'espoir d'atténuer le chaos qui frappe ce petit pays balkanique depuis qu'il a été pris d'assaut par des milliers de réfugiés qui cherchent à rejoindre l'Europe.
Environ 27 000 personnes qui fuient la guerre et la pauvreté ont déferlé sur la nation de 4,2 millions d'habitants depuis que la Hongrie a décidé de sceller sa frontière avec la Serbie, le 15 septembre.
Des milliers de migrants se sont alors retrouvés coincés, pendant que les gouvernements se querellent pour déterminer qui en est responsable.
Échaudé par ceux qui ont prétendu que son pays s'était montré quelque peu indifférent au sort des réfugiés, le ministre croate de l'Intérieur Ranko Ostojic a visité le camp et est monté à bord d'un autocar bondé de migrants. Il s'est présenté aux passagers et les a assurés qu'ils n'avaient rien à craindre.
Les policiers ont érigé une clôture de métal pour séparer les réfugiés des médias. Plusieurs des migrants semblaient complètement épuisés, après des journées passées à tenter de rejoindre l'Allemagne ou la Scandinavie.
Le nouveau centre devrait enregistrer les migrants et organiser le transport pour le reste de leur périple. Certains migrants demeuraient inquiets, même si on leur a promis qu'ils seront éventuellement transférés vers la Hongrie ou la Slovénie.
Le gouvernement hongrois continue toutefois à adopter un ton intransigeant. Une publicité d'une page publiée lundi dans le principal quotidien libanais prévient que ceux qui entrent illégalement en Hongrie s'exposent à des représailles musclées.
Le premier ministre hongrois a aussi prévenu que l'Europe est menacée et assiégée par des millions de migrants. Victor Orban a lancé devant le Parlement que «les migrants ne font pas que cogner à la porte, ils la défoncent». Les parlementaires hongrois ont autorisé lundi l'envoi de soldats à la frontière en réponse à la crise.
L'ONU estime que 80 pour cent des migrants qui arrivent en Europe par les pays baltes proviennent de la Syrie, de l'Afghanistan et de l'Irak. Les autres sont originaires de l'Afrique subsaharienne ou de pays comme le Pakistan, le Bangladesh et le Burundi.
Pendant ce temps, les leaders européens demeurent incapables de s'entendre sur la stratégier à adopter pour régler la crise. Les ministres européens de l'Intérieur doivent se rencontrer mardi pour en discuter, puis les leaders mercredi. La République tchèque questionne d'emblée la légalité d'une éventuelle imposition de quotas obligatoires aux États membres.
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a dit craindre que le sommet européen de mercredi ne prenne fin dans la discorde.
La Serbie a vertement dénoncé le manque de détermination de l'Union européenne et pour son silence face aux États membres qui ont choisi d'ériger des clôtures le long de leurs frontières. Le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic, a estimé qu'il s'agit des nouveaux «rideaux de fer».
L'Autriche rapporte l'arrivée pendant la fin de semaine de 24 000 personnes depuis la Hongrie, et de plus de 3000 pendant les premières heures de la journée de lundi.
La police grecque dit que 8500 demandeurs d'asile sont partis vers la Macédoine depuis 24 heures.