DES PIÈCES RÉPARÉES PLUTÔT QUE NEUVES
Les conducteurs de chasse-neige devront faire preuve de patience cet hiver. Le gouvernement provincial n’achètera finalement pas 57 nouvelles lames, d’une valeur totale de 246 000 $, commandées au printemps.
Le ministère des Transports et de l’Infrastructure du Nouveau-Brunswick a décidé que les lames de chasse-neige les plus anciennes seront réparées au lieu d’être remplacées cet hiver.
En juin, plusieurs médias avaient rapporté que Fredericton avait octroyé un contrat pour le renouvellement de 57 lames de chasseneige, dont 27 plow blade et 30 plow wing. Une entreprise québécoise de la région de Matane, Les Produits métalliques, avait remporté l’appel d’offres avec une soumission de 246 000 $.
Durant l’été, le ministère a annulé le contrat après qu’un fabricant néo-brunswickois, Craig Manufacturing, s’est plaint que le contrat soit accordé à une entreprise de l’extérieur de la province. L’entreprise de Hartland avait fait une soumission de 247 608 $, soit 1608 $ de plus que Les Produits métalliques.
Cette semaine, le gouvernement provincial a confirmé qu’il ne lancera pas un nouvel appel d’offres avant l’hiver.
«Le ministère des Transports et de l’Infrastructure a déterminé qu’il pouvait faire des réparations à l’équipement de chasse-neige et charrues. La sécurité routière demeure la priorité pour le ministère», explique le porteparole Shawn Berry.
Le gouvernement n’aurait jamais eu l’intention de lancer un nouvel appel d’offres en 2015, mais attendrait au printemps 2016, croit Andrew Hardy, président de la section 1190 du Syndicat canadien de la fonction publique. Celui qui représente les conducteurs des chasse-neige du gouvernement provincial croise ses doigts et espère que les réparations suffiront pour l’hiver.
«Notre préoccupation, c’est d’avoir l’équipement qu’il nous faut pour faire notre travail. Nous avons des hivers rudes. Notre travail va dépendre de la qualité des réparations. Au fond, c’est comme avec une vieille voiture: quand elle se brise, ce n’est jamais plaisant d’y investir de l’argent, mais tu n’as pas le choix.»
Jeff Carr, critique de l’opposition aux Transports et à l’Infrastructure, croit que la décision des libéraux fera du tort à l’économie et nuira à la sécurité des conducteurs de la province.
«Les conducteurs, y compris ceux des autobus scolaires, n’auront pas accès à des voies sécuritaires. Nous avons aussi entendu l’histoire d’un laitier qui a perdu une cargaison, car la route menant à sa ferme a été bloquée par la neige trop longtemps. C’est un coup dur pour l’économie, c’est un coup dur pour la sécurité.»
Ayant parlé à plusieurs conducteurs et visité des garages gouvernementaux, il estime que de simples réparations ne suffiront pas pour permettre aux conducteurs de chasse-neige de faire un travail efficace.
«J’ai bien confiance dans les hommes et les femmes qui vont faire des travaux de réparations, mais quand tu as des pièces d’équipement qui ont 30 ou 40 ans, certains problèmes ne se règlent pas par un simple coup de baguette magique», lancet-il.
En avril, le gouvernement provincial a annoncé une hausse de son budget de déneigement, de 67 millions $ à 69 millions $. La province possède 434 camions de déneigement, en plus de 450 chasseneige qui peuvent être fixés sur ces véhicules.