L’INDUSTRIE MUSICALE SUR LA BONNE VOIE
L’industrie musicale du Nouveau-Brunswick a connu un essor fulgurant au cours de la dernière décennie, révèle une étude sur les retombées économiques de ce secteur dévoilée pendant le Festival (506) à Moncton.
La province compte plus de 280 entreprises et 670 artistes entrepreneurs qui oeuvrent dans l’industrie musicale. Le directeur général de Musique NB, Jean Surette, a présenté les grandes lignes d’une étude réalisée par une entreprise indépendante qui dresse un portrait du secteur musical et de son impact sur l’économie de la province. La dernière étude remonte à dix ans. D’après celuici, cette nouvelle recherche fournit un meilleur portrait qu’il y a dix ans puisqu’ils ont réussi à rejoindre davantage de gens, à rassembler un plus grand nombre de données, donnant ainsi un meilleur aperçu de la réalité. Les revenus de l’industrie de la musique au Nouveau-Brunswick ont augmenté de 284 % au cours de la dernière décennie, passant de 19,9 millions $ en 2003 à 76,5 millions $ en 2013. Les principales sources de revenus proviennent des prestations en public, de l’enseignement de la musique et des ventes d’enregistrements sonores. Les professionnels et les entreprises de l’industrie musicale au N.-B. emploient environ 390 personnes, représentant l’équivalent de 290 emplois temps plein générant une masse salariale de 13,5 millions $. Si le secteur a connu une belle croissance, il reste que la formation et la rencontre avec le public demeurent des défis.
«On est content de voir qu’il y a une croissance même s’il y a encore des parties de la chaîne qui manquent. Ce qui est clair c’est qu’on a besoin de mettre un peu plus d’accent sur la formation de la nouvelle génération de professionnels tant les artistes que les travailleurs qui les accompagnent. Cette étude va nous aider à travailler avec le gouvernement pour développer des programmes de formation et d’études postsecondaires qui vont mieux appuyer ces travailleurs atypiques», a déclaré Jean Surette qui envisage aussi de comparer ces chiffres avec d’autres industries de la province.
D’après cette étude, on estime que les retombées économiques totales de l’ensemble de l’industrie de la musique se traduisent par des revenus de travail de 41,2 millions $ et un PIB (produit intérieur brut) de 65,2 millions $.
Nicolas Quintal, de la nouvelle firme spécialisée en gestion événementielle Qilo Solutions, estime que cette croissance est encourageante et prometteuse pour l’avenir. Ayant un parcours de plus de 20 ans dans le domaine culturel, le Montréalais s’est établi récemment au Nouveau-Brunswick en raison notamment du niveau élevé de créativité qu’il y a dans la province.
«À la base, l’essence artistique est très forte et il y a un côté très communautaire à cette entreprise. Mon but est de me mettre au service de ces gens-là qui ont besoin de soutien. On peut rester en dessous de l’étoile de l’Acadie et être très bien ou si on a un désir de prendre de l’expansion, il y a des possibilités que nous pouvons apporter à travers des associations stratégiques que nous avons développées», a commenté celui qui reconnaît aussi que la formation est nécessaire dans ce domaine.
«C’est une industrie qui est tout le temps en ajustement, une meilleure raison d’avoir beaucoup de formation et de retourner souvent au moulin parce que l’eau est toujours en mouvement, donc il faut se rafraichir et il y a toujours matière à s’améliorer.»