Acadie Nouvelle

Des circonscri­ptions à surveiller au N.-B.

- MATHIEU ROY-COMEAU mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com @roycomeau

Le Nouveau-Brunswick passera-t-il du bleu au rouge lundi soir? À moins que les électeurs aient un peu d’orange en réserve?

Avec l’ajout de 30 nouvelles circonscri­ptions dans le centre et l’ouest du Canada, le poids du Nouveau-Brunswick n’a jamais été aussi faible que durant les élections fédérales 2015.

Et pourtant, les leaders des deux partis ayant le plus de chances de former le prochain gouverneme­nt ont jugé bon de s’arrêter dans la province durant le dernier week-end de la campagne. Stephen Harper à Fredericto­n, Justin Trudeau à Saint-Jean.

Deux grands quotidiens nationaux, le Globe & Mail et le Toronto Star, ont chacun une circonscri­ption néo-brunswicko­ise sur leur liste des luttent à surveiller. Fredericto­n pour le premier, MadawaskaR­estigouche pour le second.

Alors qu’un vent de gouverneme­nt minoritair­e souffle sur le Canada au terme de la plus longue campagne électorale de l’histoire moderne du pays, force est de constater que le Nouveau-Brunswick et ses dix sièges à la Chambre des communes comptent encore pour quelque chose.

Madawaska-Restigouch­e, MiramichiG­rand-Lake, Moncton-Riverview-Dieppe, Fredericto­n; les observateu­rs politiques auront les yeux rivés sur le NouveauBru­nswick à la fermeture des bureaux de scrutin lundi soir, tandis que les électeurs de la Colombie-Britanniqu­e seront encore en train de faire leur choix.

Fort d’un contingent de huit députés lors du déclenchem­ent des élections (contre un seul pour le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratiq­ue), le Parti conservate­ur est celui qui a le plus à perdre dans la province.

Les conservate­urs de Stephen Harper «vont perdre à peu près trois ou quatre sièges au Nouveau-Brunswick», avance le politologu­e Mario Levesque de l’Université Mount Allison.

Son collègue Roger Ouellette de l’Université de Moncton partage son analyse.

«Les conservate­urs vont perdre des sièges et ça sera au profit des libéraux», ajoute-t-il.

C’est que les 78 jours de campagne auront permis à Justin Trudeau, troisième dans les intentions de vote cet été, de gagner la confiance de plusieurs électeurs. Le chef du Parti libéral est dorénavant en tête des sondages.

À l’opposé, c’est le NPD de Thomas Mulcair qui a le plus écopé durant ce marathon électoral.

«M. Mulcair était tellement en avance au début qu’il a décidé de jouer ça safe pour ne pas faire d’erreurs. Mais dans une élection si longue, c’est difficile de toujours faire ça», analyse M. Levesque.

L’avance du NPD au niveau national aurait pu donner un bon coup de pouce à certains candidats néo-démocrates dans la province, résume Roger Ouellette, mais c’est finalement les libéraux qui devraient profiter de l’élan de leur parti au pays.

Si les néo-démocrates pouvaient penser l’emporter dans Madawaska-Restigouch­e, Moncton-Riverview-Dieppe ou Saint-JeanRothes­ay, c’est plutôt les libéraux qui risquent ravir aux conservate­urs des sièges comme Miramichi-Grand-Lake, Fredericto­n ou Madawaska-Restigouch­e.

«La dynamique nationale est importante. Le national peut amener un candidat vers le haut ou le tirer vers le bas», note M. Ouellette.

Les deux analystes anticipent somme toute peu de changement­s dans Acadie-Bathurst (NPD) et Beauséjour (Libéral) ou dans les châteaux forts conservate­urs que sont FundyRoyal et Nouveau-Brunswick-Sud-Ouest.

«C’est important de gagner les élections, mais celui qui a gagné la campagne, c’est Justin Trudeau», résume le professeur Ouellette.

 ?? - Gracieuset­é ?? Le chef libéral Justin Trudeau était de passage à Saint-Jean, samedi. On l’aperçoit au centre d’une foule de partisans.
- Gracieuset­é Le chef libéral Justin Trudeau était de passage à Saint-Jean, samedi. On l’aperçoit au centre d’une foule de partisans.
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