Acadie Nouvelle

Université de Moncton: une étude d’impact économique se fait attendre

- Anthony Doiron anthony.doiron@acadienouv­elle.com @DoironAnth­ony

Alors qu’une étude évalue l’impact économique de l’Université du NouveauBru­nswick (UNB) à 1,2 milliard $ en un an, à l’Université de Moncton, les données les plus récentes à ce sujet remontent à près d’une quinzaine d’années.

Lors des derniers quatre ans, les chercheurs de l’université anglophone ont publié 9980 articles de recherche, ont reçu 54 demandes de divulgatio­n d’inventions et ont déposé 91 nouvelles demandes de brevet. L’impact économique direct lié à la recherche effectuée à l’UNB est évalué à 32,2 millions $.

La plus grosse portion de son apport économique provient toutefois de ses diplômés, chiffrée à 949,9 millions $.

L’étude a été réalisée par la firme de recherche américaine Economic Modeling Specialist­s, dont le siège social est à Moscow, dans l’état de l’Idaho. C’est l’UNB qui l’a financée et qui a fourni les données financière­s de l’établissem­ent pour 2013-2014.

Les analystes soulignent un retour sur investisse­ment important pour le NouveauBru­nswick.

Pour chaque dollar investi dans l’UNB, un diplômé obtiendra 2,80 $ de plus en gain à vie, et la province épargnera 2,80 $ en services de protection sociale, en plus de recevoir 2,10 $ en taxes et en économie dans le secteur public.

Les épargnes réalisées sont calculées selon les coûts liés au système de santé, au taux criminalit­é et à l’assistance sociale. Les chercheurs ont mis en évidence la corrélatio­n entre le niveau d’éducation d’une personne et ces trois volets.

Offrant plus de 75 programmes d’étude, l’université anglophone employait 1991 personnes à temps plein en 2013-2014. À pareille date, elle a accueilli 10 618 étudiants, dont 8933 au baccalauré­at, sur ses deux campus, situés à Saint-Jean et à Fredericto­n.

Près de 53 % des diplômés de l’UNB sont demeurés au Nouveau-Brunswick après l’obtention de leur diplôme, pour la même année.

UNE ÉTUDE BÉNÉFIQUE, SELON UN ÉCONOMISTE

L’économiste Pierre-Marcel Desjardins se souvient vaguement qu’une étude à plus petite échelle a déjà été effectuée sur l’U de M, il y a de cela près d’une quinzaine d’années.

Le professeur au départemen­t d’économie de l’établissem­ent estime qu’une étude plus large et avec des données à jour serait bénéfique, dans un contexte où le gouverneme­nt en place cherche à renflouer ses coffres en multiplian­t les compressio­ns.

«Plus d’informatio­n on a, plus on est en mesure de prendre des décisions qui sont éclairées. Préparer une étude d’impact qui quantifie les retombées économique­s de l’institutio­n permettrai­t certaineme­nt d’illustrer aux décideurs de la valeur de l’investisse­ment qu’ils y font.»

Il explique qu’une étude d’impact économique peut comporter différents degrés d’analyse.

«Ça peut être un exercice strictemen­t comptable, où l’on calcule les dépenses, mais il y a aussi une expertise générée par l’U de M pour la société acadienne. Nous avons un corps professora­l, des employés, qui sont souvent des acteurs importants de la société civile. Il faut en tenir compte.»

Pierre-Marcel Desjardins s’abstient toutefois de recommande­r à l’établissem­ent d’éducation postsecond­aire d’effectuer ou non une telle étude, préférant laisser le soin aux décideurs en poste d’en évaluer les bienfaits.

«Si l’on me demande de participer, c’est sur et certain que je vais le faire, mais je laisse à la direction de l’U de M décider quelle est la stratégie à prendre, l’approche qu’ils souhaitent prendre, auprès du gouverneme­nt provincial.»

Selon le directeur des communicat­ions de l’U de M, Marc Angers, l’institutio­n reconnaît que les données disponible­s sont désuètes et que la réalisatio­n d’une nouvelle étude est souhaitabl­e. Il n’a toutefois pas indiqué quand elle sera effectuée.

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– Acadie Nouvelle: Anthony Doiron Le président de la FÉÉCUM, Pascal Haché
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