Gaz de schiste: les opposants demandent des rencontres publiques
Un groupe anti-gaz de schiste de la région de Kent demande à la Commission sur la fracturation hydraulique d’organiser des réunions publiques afin que tout le monde puisse s’exprimer de vive voix sur le sujet. La commission, qui doit soumettre un rapport au premier ministre avant le 31 mars, invite plutôt le public à s’exprimer sur Internet et rencontre des groupes clés.
Ce samedi marquait le deuxième anniversaire de l’émeute contre l’industrie du gaz de schiste à Rexton. Pour les gens qui habitent dans les communautés environnantes, le souvenir de la crise, où six autopatrouilles de la GRC ont été incendiées et 40 manifestants ont été arrêtés, est encore frais.
Pour les opposants à l’industrie du gaz de schiste, les inquiétudes entourant son développement sont toujours d’actualité, selon Nicole Richard, du groupe Notre environnement, notre choix. Ils craignent que le dossier soit rouvert malgré le moratoire de Brian Gallant et le recul dans l’industrie en raison de la baisse de la valeur du pétrole.
C’est pourquoi, quand la commission provinciale responsable de se pencher sur la frac- turation hydraulique au Nouveau-Brunswick a entamé sa tournée pour rencontrer les organismes clés de la province, un groupe s’est indigné du fait qu’elle n’organise pas de réunions publiques.
Bien que le public peut soumettre ses commentaires par le biais du site Internet de la commission (www.nbchf-cnbfh.ca), Mme Richard croit que les gens devraient avoir l’occasion de s’exprimer de vive voix.
Pour Mme Richard, des réunions publiques devraient être considérées comme un élément essentiel au principe de «contrat social». L’existence d’un tel contrat est l’une des cinq conditions établies par le gouvernement de Brian Gallant pour que le moratoire sur le gaz de schiste soit levé.
D’ailleurs, Notre environnement, notre choix a soumis à la commission un document dans lequel il énumère sept raisons pour lesquelles un contrat social ne peut pas exister dans le comté de Kent. Il souligne que 15 des 16 municipalités de la région se sont formellement prononcées en faveur d’un moratoire. Il ajoute que la Première nation d’Elsipogtog s’est, pour sa part, affichée contre la fracturation hydraulique.
De plus, le groupe de Mme Richard rappelle que le mouvement contre le gaz de schiste a récolté plusieurs milliers de signatures sur diverses pétitions, des affiches contre le gaz de schiste ont été installées à travers la région et des centaines de personnes ont participé à des manifestations.
Notons que la valeur des actions de l’entreprise au centre de la crise du gaz de schiste des années 2011 à 2013, SWN Ressources, est en chute libre depuis un an et demi. D’un sommet de 48,93 $, le 17 avril 2014, il a une valeur de moins de 13 $, cette semaine.
Le gouvernement Gallant doit décider s’il maintient ou non le moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste le 31 mars.
«Monsieur et madame tout le monde n’ont pas la chance de les rencontrer. Je connais des gens qui vont avoir un puits de creusé à côté de chez eux. Ils ne sont pas sur notre comité, mais ils devraient être entendus pareil», affirme Nicole Richard, du groupe Notre environnement, notre choix.