Israël: des murs s’élèvent à Jérusalem
Le niveau de violence en Israël a encore augmenté d'un cran, dimanche, lorsque deux assaillants arabes ont ouvert le feu dans une gare d'autocars du sud du pays, tuant un Israélien et en blessant six autres.
Cet incident survient alors qu'Israël a renforcé la sécurité à travers le pays et érigé une barrière pour séparer des quartiers juifs et arabes de Jérusalem-Est. Inquiet de la situation, le secrétaire d'État américain, John Kerry, a annoncé qu'il rencontrerait les leaders israéliens et palestiniens dans les prochains jours.
L'État hébreu a déployé des milliers de policiers et de soldats pour calmer la plus récente flambée de violence, en vain. Jusqu'alors, la grande majorité des attaques se faisaient à l'arme blanche.
Dimanche soir, deux personnes sont entrées dans la gare centrale de la ville de Bersabée et ont commencé à tirer des coups de feu et à poignarder des gens. Un homme est mort et six personnes, dont quatre policiers, ont été blessées à divers degrés. Selon un porte-parole de la police, Doron Ben-Hamo, il semble que l'un des assaillants ait poignardé un civil et lui ait volé son arme.
L'un des deux assaillants a été tué par balle. Le second a été blessé par des tirs.
Après l'incident, une foule d'Israéliens s'est formée à l'extérieur de la gare en scandant: «Mort aux Arabes!»
Cette attaque est l'une des plus graves dans ce contexte de violences quasi quotidiennes en Israël et dans les Territoires palestiniens depuis un mois.
Le soulèvement a débuté il y a un mois à Jérusalem, en raison de tensions entourant un site sacré pour les juifs et les musulmans. La colère s'est vite répandue dans les quartiers arabes de JérusalemEst, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et ailleurs en Israël.
Parmi les nouvelles mesures de sécurité mises en place, des barrières de ciment ont été construites pour diviser des quartiers de Jérusalem-Est. Dimanche, une clôture a été installée pour séparer le quartier juif d'Armon Hanatziv du quartier arabe adjacent de Jabal Mukaber.
C'est une étape dangereuse à prendre, après qu'Israël eut répété durant des années que Jérusalem est une capitale indivisible.
«Cela n'a aucune signification politique, a assuré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères d'Israël. C'est un aspect de plus de nos mesures de sécurité.»
La porte-parole de la police, Luba Samri, a de son côté indiqué que ces barrières resteraient tant qu'elles seraient nécessaires, et qu'elles pourraient être allongées au besoin.