Et maintenant, au travail!
Il est 9 h 39, lundi matin. Les bureaux de scrutin viennent d’ouvrir et personne ne sait encore qui va gagner cette élection.
J’ai voté par anticipation en fin de semaine dernière, un peu pour me libérer de cette obligation, et écourté ainsi la campagne électorale, mais cela n’a pas fonctionné: j’ai continué de la suivre par moments et de la subir par d’autres.
Évidemment je pourrais me tromper, mais j’imagine que Justin Trudeau a remporté le plus grand nombre de sièges. Cela me réjouit. Il semble avoir le coeur à la bonne place. Les néo-démocrates, sous la gouverne de Thomas Mulcair, étaient partis gagnants, mais ce sont eux qui ont subi la plus grande défaite. Cela ne me laisse pas tranquille. Avons-nous eu peur d’élire un gouvernement sans pareil? J’ose croire qu’Élizabeth May a été réélue et j’aimerais bien que Justin Trudeau l’intègre à son cabinet. Est-ce rêver en couleur?
Quant à Stephen Harper, il a sûrement encore ses partisans. Pendant ses années au pouvoir, il a laissé transparaître une image peu flatteuse du Canada. Beaucoup de Canadiens n’ont pas aimé cela. Nous avons notre fierté, après tout.
Tout compte fait, on peut dire que le Canada est un pays politiquement stable. Notre vote ne révolutionnera rien, il ne fera que jouer dans les nuances. Sur le politicomètre, nous nous situons sûrement en plein centre, à plus ou moins dix degrés vers la gauche ou vers la droite. Comparé à tous ces pays où règnent le chaos et la misère, cela est enviable.
Mais voulons-nous vraiment être à l’avant-plan de réels changements socioéconomiques et environnementaux, c’est-à-dire sommes-nous prêts à payer le prix de ces changements? Pas si sûr...
Surproduction, surconsommation, surexploitation, surendettement... tout cela nous pousse davantage vers les dangers de l’inégalité, des luttes de pouvoir et des cataclysmes climatiques et humains. Un seul gouvernement d’un seul (petit) pays comme le Canada y peut-il grand-chose?
Le Canada doit participer à la vague de changements nécessaire. Le célèbre dicton «penser globalement, agir localement» s’applique autant que jamais à notre pays tout entier comme à chacune de nos communautés.
Retroussons nos manches et soyons avant-gardistes!