Serge Cormier connaît bien les rouages de la politique
Le nouvel élu d’Acadie-Bathurst, le libéral Serge Cormier, sait qu’il est attendu au tournant. Après 18 ans dans l’opposition et avec un gouvernement libéral, tant au provincial qu’au fédéral, l’espoir est grand pour que les régions Chaleur et Péninsule acadienne se relèvent de leur marasme économique.
Le taux de participation s’est élevé à 76,5 % dans la circonscription d’Acadie-Bathurst, détenue par le Nouveau Parti démocratique pendant les 18 dernières années.
Son ancien représentant, Yvon Godin, a choisi de se retirer de la vie politique active. Cependant, il a fait durant toute la campagne la promotion de son candidat successeur, Jason Godin, jeune maire âgé de 22 ans.
C’est finalement Serge Cormier, du Parti libéral, qui l’a remporté avec ses 25 840 votes contre 20 079 pour Jason Godin, tous les deux natifs de Maisonnette.
Le libéral, qui vit maintenant à Caraquet, gravite dans la politique provinciale depuis une dizaine d’années, ayant été chef de cabinet du député Hédard Albert, ministre à l’époque, et assistant du premier ministre Brian Gallant. M. Albert ne tarit pas d’éloges à son égard.
«C’est un gars qui écoute les autres. Il a beaucoup d’entregent. Quand il travaillait avec moi, il était excellent et reconnu pour être un des meilleurs chefs de cabinet à ce moment-là. Il avait une facilité de résoudre les problèmes. Pour moi, il sera un des meilleurs députés parce qu’il a le coeur a la bonne place. Il ne trouvera pas l’ouvrage de député fédéral difficile, parce qu’il connaît les rouages politiques. S’il faut travailler jour et nuit, il va le faire. Il veut le bien des gens et c’est un gros travaillant», a vanté son ancien patron.
M. Cormier a eu un lave-auto pour financer ses études en administration des affaires. Il vient d’une famille modeste. Son père était pêcheur et sa mère était mère au foyer.
«Je connais les défis et les réalités des familles de la région et je vais faire en sorte que mon expérience et mon réseau de contacts profitent à Acadie-Bathurst», a indiqué le nouvel élu.
Il sait que les attentes sont hautes envers lui qui remplace un député, qui n’a jamais fait partie du pouvoir. «Je suis conscient qu’il y a beaucoup d’ouvrage à faire pour remettre cette circonscription sur la bonne voie économique. Je vais réussir avec l’appui des gens d’Acadie-Bathurst. Je ne suis pas un expert dans tous les domaines, mais dans notre circonscription nous en avons, et je vais me fier à ces personnes-là pour aller chercher l’investissement dont nous avons besoin pour notre région, à tous les niveaux», dit-il.
Sur le plan personnel, ses amis parlent de lui comme quelqu’un de fiable, avec les pieds sur terre.
«C’est un gars de parole. Il est simple, humble. Je l’ai vu faire beaucoup de choses, sans chercher à recevoir les honneurs. L’important était que le travail soit accompli. Je suis chanceux de le compter parmi mes amis pour qui il est, avant d’être un politicien. Même s’il est député d’Acadie-Bathurst, je sais qu’il va rester notre chum, qu’il va rester Serge Cormier», affirme Jean Lanteigne, le propriétaire du Home Hardware de Caraquet qui le connaît depuis une vingtaine d’années.
Sa conjointe, Annick Pelletier, originaire de Robertville, est médecin de famille. Le couple, qui a déjà une fille âgée de trois ans, Arianne, va accueillir son deuxième enfant dans un mois. Il se dit serein de pouvoir concilier sa vie familiale et son rôle de député, sans négliger l’un ou l’autre.
«Ma conjointe et moi avons toujours eu des emplois du temps très chargés. Nous aimons aider les gens. Nous sommes jeunes, nous avons l’appui de notre famille. Je n’oublierai pas ma famille, mais je vais faire en sorte d’être là pour les gens d’AcadieBathurst tout au long de mon mandat», assure le passionné de chasse et pêche.
Arrivée sur le tard dans la campagne, la candidate conservatrice, Riba GirouardRiordon, a obtenu 7,6 % des voix, tandis que le score du vert Dominique Breau n’a pas dépassé 2,3 %.