Acadie Nouvelle

LES CHIENS DE GARDE COMPARAISS­ENT

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Les hauts fonctionna­ires de l’Assemblée législativ­e défendent leur rôle en comité parlementa­ire à l’aube d’un examen en vue de réaliser des économies à leurs dépens. La comparutio­n des hauts fonctionna­ires indépendan­ts devant un comité parlementa­ire devait être l’occasion de discuter de leur rôle et des attentes des députés envers eux. Mais la rencontre a plutôt donné lieu à un plaidoyer commun de la part des chiens de garde du pouvoir sur leurs défis financiers et l’importance de leur mandat. Il faut se souvenir que l’Assemblée législativ­e a annoncé deux jours plus tôt qu’on allait procéder à un examen du mandat des hauts fonctionna­ires indépendan­ts à la demande du gouverneme­nt libéral afin de participer à la lutte au déficit. Chaque haut fonctionna­ire a défilé devant les députés du comité, en passant par celui dont le poste est probableme­nt le plus à risque, le défenseur du consommate­ur en matière d’assurances. Ronald Godin, dont le mandat prendra fin le 31 décembre, a rappelé au comité que les activités de son bureau sont financées entièremen­t par l’industrie de l’assurance. L’examen des postes de hauts fonctionna­ires de l’Assemblée législativ­e s’inspirera notamment du rapport sur la question rédigé par l’exombudsma­n Bernard Richard en 2011. M. Richard avait notamment recommandé de faire passer de huit à six le nombre de hauts fonctionna­ires indépendan­ts en transféran­t au Bureau de l’ombudsman les responsabi­lités du commissair­e aux conflits d’intérêts des ministres et des députés et celles du défenseur du consommate­ur en matière d’assurances. La commissair­e à l’accès à l’informatio­n, Anne Bertrand, et la commissair­e aux langues officielle­s, Katherine d’Entremont, ont toutes les deux souligné qu’elles en faisaient déjà beaucoup avec peu de ressources. «J’ai déjà parlé de l’état financier de mon bureau. Je pense que j’ai un très petit budget. Il ne reste que 7 % de mon budget pour ce qui n’est pas des salaires et des avantages sociaux», a dit Mme d’Entremont. Le directeur général des élections, Michael Quinn, a insisté quant à lui pour dire que son organisati­on avait déjà fait le nécessaire pour s’assurer d’être la plus efficace possible. En 2013, le gouverneme­nt a décidé d’accorder plus d’attention aux droits des enfants et de la jeunesse en créant un poste de défenseur séparé du bureau de l’ombudsman. Le titulaire du poste, Normand Bossé, est d’avis qu’un retour en arrière serait une erreur. «La seule province au Canada qui a ce que le Nouveau-Brunswick avait, un bureau conjoint pour l’ombudsman et le défenseur des enfants et de la jeunesse, c’est la Nouvelle-Écosse et ils sont en train de remettre ça en question», a-t-il dit. L’ombudsman, Charles Murray, n’a pas manqué de souligner lui aussi ses difficulté­s budgétaire­s. Mais il a aussi profité de sa comparutio­n pour sermonner le gouverneme­nt au sujet du poste de commissair­e aux conflits d’intérêts des ministres et des députés qui est vacant depuis la démission de l’ancien commissair­e cet été. «Laisser ce poste vacant aussi longtemps envoie un signal sur l’importance que vous accorder à ce rôle et je ne pense pas que c’est le signal que vous voulez envoyer.» L’examen du mandat des hauts fonctionna­ires doit avoir lieu du 15 novembre au 15 janvier. L’Assemblée législativ­e espère recevoir d’ici là les recommanda­tions des responsabl­es de cette révision afin de les mettre en oeuvre dans le prochain budget.

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