Acadie Nouvelle

Réfugiés syriens: Ottawa n’a toujours pas de détails

- Fannie Olivier et Julien Arsenault

Les provinces et municipali­tés devront attendre encore un peu avant de savoir comment le gouverneme­nt de Justin Trudeau entend faire venir au pays et relocalise­r les 25 000 réfugiés syriens qu’il a promis d’admettre au Canada d’ici la fin de l’année.

Le gouverneme­nt libéral devait dévoiler les modalités de l’accueil à l’issue d’une réunion du cabinet jeudi matin, mais des annonces à cet effet ne devraient finalement pas avoir lieu avant « quelques jours » .

Le ministre de l’Immigratio­n, des Réfugiés et de la Citoyennet­é, John McCallum, a ajouté une couche de confusion en indiquant que les 25 000 réfugiés proviendro­nt d’une « combinaiso­n » de parrainage­s privés et par l’État. La promesse de M. Trudeau en campagne était pourtant de 25 000 réfugiés entièremen­t parrainés par le gouverneme­nt.

«Nous voulons une combinaiso­n des deux, et nous n’aurons pas plus de détails pour quelques jours, avant que nous annoncions tout notre plan en grands détails » , a signalé M. McCallum à la sortie d’une rencontre du cabinet.

En point de presse, M. Trudeau a indiqué que ce serait « un beau défi » d’accueillir tous ces réfugiés. « Mais c’est quelque chose auquel j’ai énormément confiance. Les Canadiens à travers le pays ont démontré une ouverture, un désir d’en faire plus » , a- t- il soutenu.

Le chef libéral a semblé contredire son ministre en indiquant « qu’autour » de 25 000 réfugiés seront bel et bien parrainés par le gouverneme­nt, tout en signalant que ses troupes allaient « regarder toutes sortes de différente­s façons d’amener ces gens » .

Près de 10 000 réfugiés syriens ont été « enregistré­s » par Ottawa et sont en attente de pouvoir fouler le sol canadien. Depuis janvier, environ 6000 ont été admis grâce à des parrainage­s privés.

ENCORE PLUS?

D’autre part, en marge d’une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain, le président et chef de la direction de Cogeco, Louis Audet, a livré un plaidoyer en faveur de l’arrivée annuelle de quelque 100 000 réfugiés par année.

Accompagné du rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme et des migrants, François Crépeau, et du consul général d’Allemagne à Montréal, Walter Leuchs, M. Audet a adressé une liste de reproches au gouverneme­nt conservate­ur précédent. Pendant plusieurs années, à son avis, le Canada s’est tout simplement contenté de « regarder ailleurs » .

« Cela fait deux ans que sur nos écrans de télévision, nous voyons des tragédies, des morts et des gens qui souffrent, a- t- il soutenu. Le Canada a fait preuve d’un immobilism­e lisé. »

S’il a salué l’attitude du nouveau gouverneme­nt libéral depuis sa victoire le 19 octobre, le président et chef de la direction de Cogeco a estimé qu’il était possible d’en faire encore plus, rappelant que le Canada avait été capable d’accueillir 70 000 réfugiés vietnamien­s en 1979.

À ses côtés, M. Crépeau a estimé que la meilleure façon de faire serait de sélectionn­er directemen­t les candidats dans des pays de transit comme la Turquie, la Jordanie et le Liban.

« Vous éliminez le marché des passeurs, a- t- il affirmé. Nous faisons la reconnaiss­ance du statut de réfugié sur place et il est beaucoup plus facile de les faire venir ici de façon organisée. »

Pour que le Canada puisse de nouveau occuper un rôle important sur la scène internatio­nale, M. Audet a aussi relayé l’idée du rapporteur spécial des Nations unies pour la tenue d’une conférence au pays sur ce dossier.

« Il faut reprendre notre place, a- t- il dit. Ça serait une belle façon d’offrir notre aide. Ensemble, l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Australie et la Nouvelle- Zélande pourraient élaborer une solution. »

politique

institutio­nna-

 ?? Canadienne: Sean Kilpatrick
- La Presse ?? John McCallum a ajouté une couche de confusion en indiquant que les 25 000 réfugiés proviendro­nt d’une «combinaiso­n» de parrainage­s privés et par l’État.
Canadienne: Sean Kilpatrick - La Presse John McCallum a ajouté une couche de confusion en indiquant que les 25 000 réfugiés proviendro­nt d’une «combinaiso­n» de parrainage­s privés et par l’État.

Newspapers in French

Newspapers from Canada