Un mariage hors normes sous l’oeil de Justin Guitard
Justin Guitard a été inspiré par une vieille église de Québec pour imaginer le scénario de la comédie Presqu’aussi vierge que la
vierge; le récit d’un mariage non conventionnel étonnant.
Trois ans après avoir réalisé son documentaire Une affaire de famille , Justin Guitard nous arrive avec une première fiction,
Presqu’aussi vierge que la vierge , qu’il a tourné dans le cadre d’une entente de collaboration entre le FICFA et la maison de production Spira à Québec. Cette courte fiction qui se déroule dans une église raconte l’histoire de Sophie, 25 ans, qui désire se marier le plus rapidement possible. Elle choisit d’abord son copain qui repousse son offre. La jeune femme se tourne alors vers un jeune homme qui n’a jamais connu l’amour et qui vit sous l’emprise de sa mère, un personnage qu’on ne voit jamais d’ailleurs dans le film. En dix minutes, le réalisateur arrive à nous raconter cette histoire un peu absurde, plutôt bien ficelée et interprétée avec conviction. La facture visuelle comporte des éléments ingénieux.
«Il y a quelque chose de très beau dans l’église et cela m’a permis de faire beaucoup de choses du côté de l’image. C’est une ancienne église plus que centenaire et il y avait beaucoup d’éléments anciens qu’on ne retrouve pas dans les nouvelles églises comme un petit balcon que je me suis servi pour faire une référence à Roméo et Juliette », a raconté le réalisateur qui est aussi enseignant à l’école l’Odyssée à Moncton.
Amoureux du théâtre, Justin Guitard aime travailler avec des acteurs surtout lorsque ceux-ci arrivent à transmettre ce qu’il avait imaginé sur papier. La production de ce film a nécessité une année de travail, de l’écriture jusqu’au montage, avec seulement quelques jours de tournage à Québec. C’était condensé.
«Ma partie préférée, c’est le tournage. Le scénario et le montage sont importants, mais être sur place, vivre cette création où la lumière s’allume et que les acteurs réalisent ce qu’on a écrit et que le caméraman réussit à capter l’essence de ce que je veux livrer, c’est magique», a exprimé le cinéaste, satisfait du résultat, même s’ils ont dû éliminer des segments du scénario pour des raisons financières ou techniques.
Au cinéma, il privilégie le côté théâtral et un peu absurde des situations. Presqu’aussi
vierge que la vierge fait sourire et n’est pas une comédie sentimentale du style hollywoodien.
«Je l’ai fait pour le grand public, mais j’aime un cinéma où on a besoin de réfléchir et de découvrir des choses qu’on n’a pas comprises du premier coup», a poursuivi le réalisateur qui a choisi de clore son film avec la chanson Victoria de Pascal Lejeune.
Fébrile à l’approche de la première mondiale de son court métrage, Justin Guitard es- père pouvoir réaliser d’autres fictions à l’avenir. Il développe un projet de pièce de théâtre avec des jeunes qui s’intitule Variations sur
unmêmeM qu’il prévoit faire tourner dans les écoles secondaires en 2016.
«C’est écrit comme un film, alors disons que si j’avais des sous pour un deuxième projet de fiction, ce serait ce scénario que j’aimerais porter à l’écran.»
Presqu’aussi vierge que la vierge est présenté samedi, à 13 h, au Cinéplex de Dieppe. n