SERGEI BUBKA PRÉTEND QUE D’INNOCENTS ATHLÈTES NE DOIVENT PAS ÊTRE PUNIS PAR L’IAAF
Plus de 30 ans plus tard, Sergei Bubka ressent encore la peine de n’avoir pas pu lutter pour la médaille d’or aux Jeux olympiques de Los Angeles, en raison du boycott soviétique. «Ça fait encore plus mal aujourd’hui, a confié l’ancien grand champion ukrainien au saut à la perche, dans une entrevue avec The Associated Press. J’ai payé le prix. J’avais d’excellentes chances d’être champion olympique en 1984. On m’a volé mon rêve.» Maintenant, à titre de vice-président de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme), Bubka s’oppose farouchement à ce qu’on écarte toute l’équipe d’athlétisme russe aux Jeux olympiques de Rio, l’an prochain. Il ne souhaite pas qu’on prive «d’innocents athlètes» d’une participation aux JO. «Ils ne devraient pas souffrir, a-t-il soutenu. C’est notre devoir de protéger les athlètes propres.» Bubka aura son grand mot à dire au moment où le conseil d’administration de 27 membres de l’IAAF discutera, au cours d’un appel-conférence vendredi, de possibles sanctions à l’endroit de la Fédération d’athlétisme russe, qui pourraient aller jusqu’à l’exclusion de l’équipe d’athlétisme aux Jeux de Rio. La pression est forte sur l’IAAF de frapper fort à la suite de la publication, lundi, du rapport de la commission indépendante de l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui a dévoilé au grand jour un système étatisé de dopage au sein de l’équipe d’athlétisme de la Russie. «Nous avons à prendre une décision difficile, aucun doute, a affirmé Bubka au téléphone de Lausanne, en Suisse, où il assiste à des réunions préparatoires aux JO. Nous verrons le dénouement. Ça pourrait être une suspension provisoire.» «Nous allons exiger de la fédération russe qu’elle agisse avec rigueur et fermeté, a-t-il ajouté. Si elle fait les choses promptement, peut-être qu’on pourra la réintégrer avant les Jeux de Rio.» Bubka a argué que les sanctions doivent s’appliquer uniquement aux tricheurs. Il a suggéré que les athlètes qui ne sont pas impliqués dans le scandale soient soumis à des tests de dépistage plus serrés au cours des mois précédant les JO. Après avoir été privé d’une participation aux JO de 1984, Bubka a remporté la médaille d’or aux JO de Séoul en 1988. Il a par la suite échoué dans sa tentative de gagner une autre médaille aux trois JO suivants. - AP