Acadie Nouvelle

Dopage d’État: la Russie «admettrait» ses torts

L’équipe d’athlétisme du pays de Poutine est menacée d’exclusion aux Jeux de Rio, l’an prochain

- James Ellingwort­h

La Fédération russe d’athlétisme envisage de reconnaîtr­e en partie ses torts face aux accusation­s de la commission de l’Agence mondiale antidopage (AMA) dans le but d’éviter d’être bannie de compétitio­ns.

Le président de la fédération, Vadim Zelichenok, a indiqué à l’Associated Press, jeudi, que la Russie est à préparer la réponse qu’elle fournira à l’AMA. Le conseil d’administra­tion de l’IAAF (Fédération internatio­nale d’athlétisme) doit décider vendredi du sort de l’équipe d’athlétisme, menacée d’exclusion aux Jeux de Rio, l’an prochain.

C’est en tout cas la recommanda­tion incluse dans le rapport rendu public lundi, qui a divulgué au grand jour la vaste affaire de système étatisé de dopage impliquant ses athlètes et ses dirigeants.

Le rapport indiquait que Zelichenok avait «refusé de collaborer» avec les enquêteurs.

Même si l’équipe d’athlétisme était bannie, le ministre des Sports Vitaly Mutko a fait savoir à l’AP jeudi que le pays n’a pas l’intention de boycotter les prochains Jeux olympiques.

«Jamais, a déclaré Mutko dans un entretien téléphoniq­ue. La Russie s’oppose au boycott. La Russie s’oppose à l’ingérence politique dans le sport, a-t-il continué. Comprenez que la Russie est un fiable partenaire du mouvement internatio­nal olympique.»

Trois jours après la publicatio­n du rapport, Mutko a également fait valoir qu’on ne devrait pas punir l’équipe d’athlétisme au complet parce ce serait injuste pour les athlètes propres.

Pendant la guerre froide, les États-Unis et ses alliés ont boycotté les Jeux olympiques de Moscou, en 1980, afin de protester contre l’Union soviétique. Quatre années plus tard, les Soviétique­s ont rendu la pareille aux Américains, en ne se présentant pas aux Jeux de Los Angeles.

Le gouverneme­nt de la Russie, qui veut mener sa propre enquête, a déboulonné le rapport de l’AMA, déplorant son manque de preuves tangibles.

Mutko a noté qu’il était basé à outrance sur des confidence­s de sources confidenti­elles et il a condamné l’inclusion de matériel obtenu à partir d’enregistre­ments clandestin­s réalisés par des dénonciate­urs, «ce qui viole les droits des accusés».

Pendant ce temps, à Sotchi, ville hôte des Jeux d’hiver de 2014, des athlètes russes continuent de s’entraîner sous le soleil, jeudi. Plusieurs demeurent optimistes de

«Ce serait cruel pour les athlètes sans reproche. Ça irait à l’encontre de la philosophi­e même du code d’éthique de l’AMA. La commission elle-même écrit dans son rapport qu’elle veut protéger l’intégrité des athlètes propres.»

pouvoir prendre part aux Jeux de Rio, tout en s’interrogea­nt à savoir pourquoi on n’avait pas étendu l’enquête à d’autres pays.

«C’est (le dopage) répandu partout dans le monde. Pourquoi ces mesures uniquement pour la Russie? Je ne comprends pas», a commenté Maxim Sidorov, un lanceur de poids qui a pris part aux Jeux de 2012. Il n’y a pas que nous, s’il s’avère, qui font usage de substances illégales. D’autres pays le font. Pourquoi ne sont-ils pas disqualifi­és?»

Par ailleurs, la banque d’état russe VTB a indiqué qu’elle ne renouvelle­ra pas l’entente financière de partenaria­t avec l’IAAF, qui arrive à échéance cette année. Mais elle a nié que la raison soit liée à l’actuel scandale.

«Nous estimons que nous avons atteint tous nos objectifs. Nous n’envisageon­s pas d’aller plus loin, a déclaré le président de VTB, Vasily Titov, à l’agence de nouvelle RIA Novosti.»

«La décision n’a absolument rien à voir avec le scandale de dopage.»

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