Acadie Nouvelle

L’ACADIE SOLIDAIRE

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com

Des dizaines de citoyens ont fait décoller des lanternes en signe d’espoir et à la mémoire des victimes du terrorisme, samedi à Dieppe.

Au lendemain des attentats de Paris, l’heure était au rassemblem­ent.

Samedi, entre 120 et 150 personnes ont répondu présentes devant le Centre des Arts et de la Culture de Dieppe pour une veillée lumineuse. Des lampions face aux fusils, quelques bougies allumées pour une paix retrouvée.

Vincent Hommeril, Consul général de France pour les provinces atlantique­s, a adressé quelques mots à la foule.

«C’est très touchant de voir qu’ici, comme partout au Canada, les communauté­s francophon­es se réunissent. Merci d’être là.»

Chacun a ensuite tenté, avec plus ou moins de succès, d’allumer les lanternes offertes par la municipali­té avant de les regarder s’envoler dans l’obscurité.

Jonathan Walonislow a rejoint ce moment de communion accompagné de sa fille Tiliana.

«On a besoin de se rassembler, pour se parler, pour se rassurer, ça aide», partage-t-il.

Drapeau français à la main, bonnet canadien sur la tête, il ne pense qu’à son pays natal en ce jour de deuil. «J’ai envie d’être là-bas et d’aider. Je me sens triste et impuissant.»

L’événement a été lancé très rapidement. Peu de temps après les attaques, Anne-Lise Blin, de l’Associatio­n française du Nouveau-Brunswick, a décidé d’organiser cette soirée.

«Il fallait se rassembler pour partager ce qu’on a vécu. On voulait donner un message d’espoir, dit-elle. Hier (vendredi) on était sous le choc.»

«C’est plus dur que la dernière fois», lâche Audrey Favre qui a quitté la France pour Moncton. La jeune femme a passé la veille les yeux rivés sur son écran.

«Toute la soirée, mes amis parlaient des coups de feu qu’ils entendaien­t... Je suis encore en colère. C’est affreux...»

Dès le lendemain, elle a déposé un bouquet de fleurs devant le consulat de France à Moncton.

Comme beaucoup d’expatriés, Sabah Dilipus a suivi le déroulemen­t de la tragédie grâce aux réseaux sociaux.

«Tout le monde se contactait pour avoir des nouvelles… Facebook a joué un grand rôle pour se rassurer les uns les autres.»

Son premier réflexe a été d’interpelle­r une amie, qui prévoyait de se rendre au Bataclan, où 89 personnes ont perdu la vie.

«Le concert était complet et elle n’a pas pu acheter son billet!»

Un peu plus loin, Serge Lannes, nouvel arrivant français lui aussi, ne pouvait retenir ses larmes.

«En voyant tout ça, on s’est dit: ce n’est pas possible! Qu’est-ce qu’il se passe?! Pourquoi?»

Samedi ses voisins sont venus lui apporter leur soutien.

«Ça fait du bien de voir que dans des moments comme ça, la solidarité existe! Le Canada est avec nous.»

Les participan­ts ont pu livrer quelques mots de soutien dans un livre de condoléanc­es.

«Toutes mes pensées vont aux victimes de ces actes aussi monstrueux qu’inhumains, écrit un contribute­ur anonyme. Ce soir, j’ai mal pour la France, pour l’humanité!»

L’ACADIE SOLIDAIRE DES COUSINS FRANÇAIS

Dès samedi matin, les drapeaux ont été mis en berne devant l’Hôtel de Ville de Dieppe, celui de Moncton et sur le campus de l’Université de Moncton.

Le premier ministre Brian Gallant a également réagi.

«Devant un geste si horrible, nous offrons nos condoléanc­es, nos pensées et nos prières aux gens de Paris et de la France. La France fait partie de l’histoire du Nouveau-Brunswick et les liens culturels entre nos deux population­s existent depuis des siècles. Nous ne pouvons qu’espérer que la population française regagne le plus tôt possible la paix et la sécurité auxquelles nous aspirons tous.»

René Cormier, président de la Société Nationale de l’Acadie, a transmis une déclaratio­n au nom du peuple acadien.

«Nos pensées accompagne­nt tous ceux et celles qui ont été affectés par ce tragique événement et en particulie­r les familles des victimes. Nous sommes solidaires avec la nation française et nous lui offrons notre soutien dans cette épreuve.»

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Acadie Nouvelle: Simon Delattre Jonathan Walonislow a tenu à amener avec lui sa fille Tiliana, qui avait apporté son dessin. -
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