UN PREMIER PERMIS DE CONDUIRE À 77 ANS!
Marguerite Frenette a récemment obtenu son premier permis de conduire. L’histoire pourrait être banale, sauf que cette citoyenne de Petit-Rocher-Sud est âgée de... 77 ans.
À l’heure où plusieurs aînés doivent faire le deuil de la conduite d’une voiture en raison de problèmes de santé, Marguerite Frenette est devenue une conductrice apprentie en février.
Il y a une douzaine de jours, elle a réussi l’examen de route de Services NouveauBrunswick. Elle peut maintenant prendre le volant en étant seule dans son véhicule.
«C’est le plus beau cadeau que je me sois fait, à part mes enfants. Je me sentais handicapée de ne pas pouvoir conduire, dit cette arrière-grand-mère. La première fois que j’ai pris la route, je me sentais comme une adolescente».
Marguerite Frenette caressait ce rêve depuis longtemps, même si une auto ne lui était pas nécessaire pour le travail, puisque le magasin de fleurs où elle était employée était situé presqu’en face de chez elle.
Lorsque son conjoint, Germain Frenette, a subi des accidents vasculaires cérébraux, ce fut pour elle l’électrochoc pour l’inciter à être plus indépendante.
«Je me disais que si quelque chose lui arrivait, je serais obligée de me fier aux autres», explique-t-elle.
Elle se demandait par contre si elle n’était pas trop âgée pour se lancer dans une telle aventure. Elle a consulté une ergothérapeute pour évaluer ses réflexes et a passé les tests haut la main.
«Je me sens bien plus forte maintenant que quand j’étais plus jeune. Je fonce. Je suis pas mal confiante, plus sûre de moi-même. Je regarde partout quand je conduis. Je fais attention», exprime-t-elle.
«Je remercie tous ceux qui m’ont encouragée à continuer. Ils étaient fiers de moi et ils m’ont motivée encore plus, fait-elle remarquer. C’est un rêve réalisé. Et j’encourage les aînés à prendre leur cours de conduite, si c’est un rêve comme moi.»
Simonne Vienneau, propriétaire de l’École de conduite Chaleur, n’était pas accoutumée à apprendre à des élèves de l’âge d’or à manier un véhicule, lorsque Mme Frenette l’a contactée. Elle a découvert une étudiante exemplaire.
«Elle a une capacité incroyable. Dans la classe avec des adolescents, c’est elle qui avait les réponses. Elle avançait. Elle a un caractère très fort. Elle est persévérante. C’est une dame exceptionnelle», souligne Mme Vienneau.
Germain Frenette ressent tellement de fierté pour ce que son épouse a accompli. Il se sent en sécurité à ses côtés en auto et s’il y en a un qui pourrait être critique, c’est bien lui, ayant fait carrière comme chauffeur routier et ensuite en tant que conducteur d’autobus scolaire.
«Maintenant, le long de la route, je peux enfin regarder les maisons qui se font bâtir. Je ne suis pas du tout préoccupé parce qu’elle conduit aussi bien, sinon mieux que moi. Je n’ai aucune peur lorsqu’elle conduit», confiet-il.
Dès qu’elle a décroché son permis, elle s’est rendue jusqu’à Moncton avec sa fille. Elle a une autre fille qui habite à Montréal. Qui sait si elle ne va pas avaler en auto les 800 km qui les séparent.