Acadie Nouvelle

FICFA: TRÈS BON DÉBUT

Fictions ou documentai­res; les films acadiens à l’affiche du Festival internatio­nal du cinéma francophon­e en Acadie ont fait courir les foules en fin de semaine.

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com

Plusieurs oeuvres de cinéastes de l’Acadie ont été présentées depuis vendredi au FICFA. Chaque fois, des centaines de personnes se sont déplacées pour ces séances de projection.

«Quand je vois autant de monde, ça me dit que les gens aiment le cinéma d’ici et se reconnaiss­ent dans le cinéma d’ici», a déclaré le président de Média NB, René Savoie, rappelant que 340 personnes vivent du secteur du cinéma et de la télévision au Nouveau-Brunswick et qu’il est important de maintenir cette industrie en santé.

Les festivalie­rs sont repartis enchantés de la séance acadienne dimanche. Les courtes fictions, Un jeu ça prend deux de Martin Goguen, tourné à Trouville en France, et Chut... de David Losier, ainsi que les documentai­res Pour toujours Haïti de Paul Émile d’Entremont et Le sprint au

flétan de Pat Gauvin figuraient au programme. Si certaines de ces production­s ont été réalisées avec peu de moyens, il reste que les cinéastes arrivent avec de belles propositio­ns qui promettent.

«Ça nous a coûté à peine une pizza et un demi-sac de chips pour faire le film, mais nous tenions à faire cette première tentative pour entrer dans ce beau monde du cinéma», a mentionné Jean-Sébastien Levesque en vedette dans le film Chut...; un récit un peu étrange autour du Bonhomme Sept Heures.

Les spectateur­s ont apprécié la sélection variée. Ils ont été particuliè­rement touchés par les deux documentai­res.

«Les quatre films étaient vraiment très beaux et on voit qu’il y a de la recherche même si c’est court. C’est certain qu’il y a des films qui m’ont plus touché que d’autres comme celui sur la pêche et Pour

toujours Haïti. Je trouve ça extraordin­aire de voir comment les religieuse­s apportent quelque chose qui va leur rester et qui va aider les Haïtiens à vivre», a exprimé Max Calixte de Tracadie.

Paul Émile d’Entremont a réalisé ce documentai­re d’après une idée originale du journalist­e Nicolas Steinbach pour RadioCanad­a Acadie. Primé au FICFA par le passé, le réalisateu­r présente cette fois une oeuvre qui se rapproche du reportage journalist­ique. Il s’est penché sur la présence de religieuse­s acadiennes et d’autres femmes à Terrier-Rouge en Haïti qui font de l’aide humanitair­e. Ce film témoigne de l’importance de leur contributi­on et amène aussi une réflexion sur les efforts qu’elles font pour assurer la pérennité de leurs oeuvres.

«Nous avons tous vu ce qui s’est passé à Paris et parfois, on a besoin de se rappeler qu’il y a des gens qui font du bien dans le monde», a exprimé le réalisateu­r quelques minutes avant la projection.

Aux allures d’un thriller, Le sprint au

flétan, de Pat Gauvin, produit pour le Canal D, nous transporte en mer avec les pêcheurs de flétan de la Péninsule acadienne. Il s’agit d’une véritable course contre la montre.

«Je ne suis pas un pêcheur, mais on voit la vie des pêcheurs. Ce n’est pas une vie facile, mais les pêcheurs étaient passionnés par ce qu’ils font», a souligné Bernard Léger de Shediac.

À QUAND UN PROGRAMME DE FINANCEMEN­T?

Média NB qui a tenu son assemblée générale samedi a réitéré l’urgence de mettre en place un programme de financemen­t pour l’industrie du cinéma de la province, avant qu’elle ne s’effrite davantage. Ils ont déjà perdu deux joueurs importants: Postman et Connection­s Production­s.

«Nous n’avons pas de nouvelle du gouverneme­nt et la grande priorité c’est d’avoir un programme rapidement. On ne peut pas savoir quelle sera la contributi­on provincial­e tant qu’on n’a pas de programme en main et ça nous empêche d’aller vendre nos production­s», a expliqué René Savoie qui a été réélu à la présidence pour un mandat de deux ans.

Les membres de Média NB craignent que le gouverneme­nt attende le dépôt du budget provincial en 2016 pour annoncer une nouvelle initiative. L’organisme réclame un programme de financemen­t doté d’un budget annuel de 4,75 millions $, dont 350 000 $ consacrés au développem­ent.

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Gracieuset­é Une scène du documentai­re Pour toujours Haïti, réalisé par Paul Émile d’Entremont.

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