Acadie Nouvelle

«Un choc complet» pour un Acadien vivant à Paris

- Anthony Doiron anthony.doiron@acadienouv­elle.com @DoironAnth­ony

«Le vendredi soir, les gens sont dans les cafés, sur les terrasses. Les lieux choisis (par les terroriste­s) sont des endroits très fréquentés, en plein coeur de Paris. N’importe qui aurait pu se trouver là. Ce sont des actes sanglants et gratuits envers des personnes innocentes.»

Mathieu Caissie était chez des amis à Paris lorsque le sang s’est mis à couler dans les rues des dixième et onzième arrondisse­ments de la Ville lumière, vendredi. Deux jours plus tard, l’homme de Cocagne témoigne d’un climat tendu. Il limite depuis ses déplacemen­ts et évite de prendre le métro, par mesure de précaution.

«J’avais de la difficulté à croire que c’était en train d’arriver ici. On était tous rivés devant la télévision à suivre le fil des événements. C’était un choc complet. Nous étions désemparés. Nous tentions de savoir si nos amis étaient OK.»

L’informatio­n filtrait au compte-gouttes. Les chaînes d’informatio­ns locales et nationales rapportaie­nt des explosions et des décès, alors que les autorités tentaient encore de comprendre ce qui était en train de se passer.

Les bilans initiaux, faisant état d’une dizaine de morts, ont rapidement décuplé (on dénombre près de 130 décès au moment d’écrire ces lignes). Le nombre final de victimes risque d’ailleurs de s’alourdir, alors que plusieurs des quelque 350 blessés luttent toujours pour leur vie.

De l’incompréhe­nsion, mais surtout, une profonde inquiétude s’est emparée de M. Caissie ce soir-là. Il a tout de suite contacté ses proches et amis sur Facebook pour leur dire qu’il se portait bien.

Au moins six attaques terroriste­s ont été exécutées simultaném­ent à plusieurs endroits différents, en plein coeur de Paris.

Il était aux environs de 21 h 30 heure locale quand les premières explosions ont retenti autour de l’enceinte sportive du stade de France, où était présenté un match de soccer amical entre la France et l’Allemagne.

Des kamikazes ont fait détonner leur veste bourrée d’explosifs, emportant avec eux plusieurs innocents. Quelques minutes plus tard, des hommes ont ouvert le feu à la kalachniko­v sur les terrasses de restaurant pendant que d’autres ont pris d’assaut un concert rock qui se déroulait au même moment à la salle de spectacle le Bataclan.

Les autorités n’ont pas tardé à intervenir; le président de la République a déclaré l’état d’urgence sur tout le territoire français le soir même. L’État islamique, une organisati­on militaire et politique terroriste, d’idéologie salafiste djihadiste, a revendiqué l’attaque.

Malgré les forces militaires déployées depuis deux jours pour maintenir l’ordre et assurer qu’aucune attaque ne puisse être exécutée, la peur demeure bien présente dans la capitale française. Mathieu Caissie entend rester chez lui pour les prochains jours et limiter au maximum tous ses déplacemen­ts.

«Paris s’est réveillé samedi matin, mais ce n’était plus le même Paris que vendredi matin. Les gens sont en colère. C’est une attaque directe contre nos valeurs occidental­es et ça nous touche en Acadie, parce que notre historique commun et notre langue nous unissent.»

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Gracieuset­é Mathieu Caissie était à Paris lors des attentats de vendredi. -
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