UNE PARISIENNE DE L’U DE M DÉVASTÉE
C’est de l’autre côté de l’océan Atlantique que Brune Gayer, Parisienne d’origine, a vécu le massacre perpétré contre sa patrie. L’étudiante à l’Université de Moncton est dévastée de voir sa France déchirée par le terrorisme. La voix chargée d’émotions, elle dit toujours tenter de trouver un sens à la tragédie. «On avait assez souffert avec Charlie Hebdo, mais là, on ne s’en remettra jamais. On s’en est pris plein la gueule. Aujourd’hui, c’est Paris, demain, ce sera la Belgique, l’Allemagne, ou les États-Unis, encore une fois. Les Canadiens doivent comprendre que ça peut leur arriver à eux aussi.» Sa colère est double. Brune Gayer en veut aux gens qui ont exécuté ces attaques, mais aussi à la montée de l’islamophobie, qui se fait entre autres sentir sur les médias sociaux, depuis. «Les musulmans sont en quelque sorte les deuxièmes victimes de cet attentat. Les gens ne font pas la différence entre l’État islamique et la religion musulmane. Il y a des gros tarés qui sont musulmans, mais ils sont une minorité. C’est juste qu’on entend beaucoup parler d’eux. C’est certain que l’extrême droite va gagner aux prochaines élections en France à cause de ceci (les attentats).» La jeune femme se dit touchée les élans de solidarité dont ont fait preuve de multiples communautés à travers la planète à l’égard des Français, mais dénonce que des tragédies similaires, survenues à peine quelques jours auparavant, soient passées sous silence. «C’est certain qu’on est un peu plus proche de la France en tant qu’Occidentaux, mais on oublie Beyrouth, au Liban, ou même les crimes de Boko Haram, en Afrique. Il y a presque un attentat chaque jour, mais il faudrait aussi être solidaire envers les autres et s’indigner de voir des morts, peu importe leur nationalité. C’est peutêtre ça aussi le problème.» - AD