«EXTERMINER» L’ÉTAT ISLAMIQUE
S’appliquant à maintenir le calme dans son pays après une année exceptionnellement violente, le président, François Hollande, a rencontré dimanche les chefs de l’opposition, l’ancien président Nicolas Sarkozy et la chef du Front national de la droite conservatrice, Marine Le Pen, qui a profité des attaques pour faire valoir sa position contre l’immigration. À sa sortie de l’Élysée, M. Sarkozy a réclamé des changements à la politique française face à la Syrie, laissant entendre que le pays devait collaborer tant avec les États-Unis que la Russie pour «exterminer» l’ÉI. «Nous avons besoin de tout le monde, et notamment des Russes. Il ne peut pas y avoir deux coalitions en Syrie», a-t-il affirmé. «Sur le plan européen, l’Europe doit se ressaisir et déterminer les conditions d’une nouvelle politique de l’immigration.» Samedi en fin de journée, le procureur de Paris, François Molins, a pris la parole devant les médias afin de détailler le modus operandi des tueurs. Trois groupes bien organisés ont sévi de manière coordonnée entre 21 h 20 et 21 h 50 dans six endroits différents. Sept assaillants se sont suicidés en actionnant des ceinture d’explosifs identiques, un huitième a été abattu par les forces de l’ordre. La responsabilité de l’attentat a été revendiquée par le groupe armé État islamique (ÉI), qui a évoqué l’implication militaire de la France en Irak et en Syrie pour expliquer ses actions. L’ÉI a revendiqué la responsabilité de plusieurs attaques récentes. Jeudi à Beyrouth, deux attentats suicides ont tué au moins 43 personnes et blessé plus de 200. À Bagdad en Irak, vendredi, un autre kamikaze a actionné son gilet d’explosifs et une bombe placée en bordure de la route ont fait 26 morts. L’ÉI a également proclamé avoir visé un avion russe qui s’est écrasé en Égypte. Les 224 personnes à bord ont péri. Un représentant du ministère français de la Défense a révélé sous le couvert de l’anonymat, dimanche, que les forces armées françaises avaient effectué deux séries de frappes aériennes contre la capitale de l’ÉI en Syrie, détruisant un camp d’entraînement et un entrepôt de munitions. Selon le représentant, 12 appareils, dont 10 avions de combat, ont pris part à l’attaque contre la ville de Raqqa durant laquelle 20 bombes ont été lancées. Par ailleurs, deux avions chasseurs canadiens ont bombardé, dimanche, une position de combat de l’État islamique (ÉI) en Irak, ont rapporté les Forces armées canadiennes sur leur site web. Selon le site, les deux CF-18 Hornets participaient à des frappes aériennes de la coalition multinationale lorsqu’ils ont atteint la cible située au sud-ouest de la ville de Haditha, au nord de l’Irak. Ce bombardement survient alors que le premier ministre Justin Trudeau a réitéré son intention de rappeler les avions chasseurs canadiens prenant part à la mission internationale en Irak et en Syrie, et ce, en dépit des attentats survenus vendredi à Paris. - AP et PC