Un doigt d’honneur

J’ai le syndrome de la page blanche cette semaine. Les mains sur le clavier, j’essaie de penser à un sujet de chronique. Je tourne en rond.

Les seules choses qui me viennent en tête, ce sont les images des attentats de Paris relayées en boucle par les médias.

Les gens fuyant le Bataclan. Les cris des blessés. Les coups de feu. Le sang. L’horreur.

Si j’ai de la misère à trouver quelque chose à écrire, ce n’est clairement pas le cas de bon nombre de gens dans les médias sociaux.

Des xénophobes qui n’ont vraiment rien de mieux à faire déversent leur ignorance sur les futurs réfugiés syriens.

Heureusement, d’autres font preuve de plus de décence et lancent des appels au calme.

Je vois tout ça et j’ai peur. Mais ce ne sont pas les terroristes qui me font craindre le pire. J’ai peur de nous. J’ai peur de la réaction des NéoBrunswickois. Peur de voir des gens s’en prendre aux musulmans et aux nouveaux arrivants. Peur d’assister à une montée de l’intolérance.

Les conséquences des attentats de Paris ne seront peut-être pas visibles à l’oeil nu dans nos communautés.

Il n’y aura sans doute pas de graffitis sur les mosquées, de manifestations anti-réfugiés ou de passages à tabac.

J’ai l’impression que les effets seront plus subtils, plus sournois.

Des gens feront des commentaires désobligeants à propos de citoyens qui n’ont pas la peau aussi blanche que la leur ou qui ne prient pas le même Dieu qu’eux. Il y aura de la méfiance et des propos mesquins.

Les musulmans et les nouveaux arrivants ne devraient pas avoir à subir ça. Ils n’ont absolument rien à se reprocher.

Espérons que l’on n’oubliera pas notre humanité. À nous de nous serrer les coudes et de donner un doigt d’honneur aux terroristes en leur montrant que leurs actions minables ne sèmeront pas la discorde chez nous.