Acadie Nouvelle

Changement­s climatique­s: quels sont les risques en Atlantique?

«Y fait ti pas beau un peu? Les journées d’automne sont plus belles que les journées d’été! C’est donc agréable! On est ti pas chanceux?»

-

Oui, à court terme, on est chanceux, il fait beau, la très grande majorité du temps. Mais quand il ne fait pas beau, il me semble que c’est plus déchaîné qu’avant?

En fouillant un peu, j’ai trouvé plusieurs chiffres qui supportent cette hypothèse. Le Conseil mondial de l’énergie constate que le nombre d’évènements climatique­s extrêmes sur l’ensemble de la planète (tempêtes extrêmes, canicules et inondation­s) s’est multiplié par quatre dans les trois dernières décennies, passant de 38 occasions à 174 occasions en 2014.

Selon les experts, ici en Atlantique, les tempêtes post-tropicales venues du Sud ne sont pas nécessaire­ment plus nombreuses, à date, mais elles sont plus violentes et destructri­ces. Parlez-en aux gens qui habitent en bord de mer et même aux gens qui habitent à l’intérieur des terres, à Fredericto­n, quand en août 2014 la tempête post-tropicale Arthur est passée dans leur cour. Parlez-en aussi aux dirigeants d’Énergie NB, ils seraient mal placés de vous dire que le mauvais temps ne leur coûte pas cher.

Pourtant… «L’été qui s’étire jusqu’aux portes de l’hiver.» «Y fait beau, la températur­e est agréable… alors, c’est quoi le problème?»

La très grande majorité du temps, il n’y en a pas de problèmes climatique­s ici en Atlantique. Le climat y est fort agréable. Sauf quand du mauvais temps s’annonce, par soir de pleine lune, ou lors d’une marée haute, avec un vent dominant! Ce sont là les conditions idéales pour faire beaucoup de dégâts.

Une des causes du problème? «C’est qu’il y a plus d’eau dans la mer!»

Et d’où vient cette eau? Elle provient de la fonte des glaciers, de la fonte des calottes polaires arctique/antarctiqu­e et de la fonte du Groenland. Et comme il fait plus chaud, l’eau chaude prend plus de place. Selon le Groupe d’experts intergouve­rnemental sur l’évolution du climat (GIEC), la dilatation thermique des océans compte à elle seule pour 75 % de l’élévation.

Le GIEC estime aussi que le niveau de la mer est monté de 1,7 millimètre par an entre 1901 et 2010. Faites le calcul, ça peut commencer à faire de l’eau sur le plancher.

Qui est responsabl­e de cette situation? Doit-on parler d’une irresponsa­bilité individuel­le, collective, politique…? Attention, l’heure n’est certaineme­nt pas à chercher les responsabl­es, mais plutôt à trouver des solutions. Et les experts s’entendent pour dire que ça commence à presser. Plus de temps à perdre.

Les fautifs et les sceptiques, de moins en moins nombreux, n’auront le choix que d’admettre l’évidence. Même que certaines grosses entreprise­s (Shell, Mars, Unilever, Kellogg, Nestlé, etc.…) revoient leurs stratégies de développem­ent face à un climat qui menace la réserve alimentair­e mondiale. Peut-être craignent-elles des poursuites judiciaire­s, comme celles intentées par les fumeurs contre les cigarettie­rs…

Une chose est certaine, nous avons tous une responsabi­lité individuel­le et un devoir moral de rectifier la situation.

Et pour nous, la seule façon d’y arriver c’est en réduisant notre empreinte carbonique. C’est-à-dire la trace de «pollution» qui marque notre passage, peu importe où nous sommes et ce que nous faisons à la maison, au travail, à l’école, dans les magasins, en voiture, en bateau, en camion, en avion, en utilisant n’importe quelle machine...

«Nous devons apprendre à faire les choses autrement.» Il ne faut jamais oublier que c’est la somme des petits efforts individuel­s qui va finir par faire une différence. Pour utiliser une image… ce sont les gouttes d’eau qui remplissen­t la piscine!

Et bien voilà d’autres éléments en toile de fond à la rencontre de Paris, COP21. Les risques liés aux changement­s climatique­s sont trop nombreux, nous devons entreprend­re une action individuel­le et collective pour nous adapter à un climat qui change rapidement. La question n’est plus «si», mais «quand?» et «où?».

Comme me disait ma mère Françoise, «Une personne avertie en vaut deux!»

À la semaine prochaine!

 ?? Gracieuset­eé ?? Le GIEC estime aussi que le niveau de la mer est monté de 1,7 millimètre par an entre 1901 et 2010. -
Gracieuset­eé Le GIEC estime aussi que le niveau de la mer est monté de 1,7 millimètre par an entre 1901 et 2010. -
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada