Gilbert Doucet
Gilbert Doucet, 84 ans, participe depuis 2010 à la campagne de sauvegarde de la cathédrale Notre-Dame-del’Assomption de Moncton. L’homme originaire de Petit Rocher s’est illustré par un nombre impressionnant d’engagements communautaires. Voici quelques or
Pourquoi cet intérêt pour la préservation de la cathédrale de Moncton?
C’est le monument de la reconnaissance acadienne. Après Grand-Pré, je dirais que c’est le site historique le plus important pour les Acadiens. C’est ça qui m’a motivé. Je me suis engagé à partir de 2010 quand l’archidiocèse m’a demandé de présider un comité de sauvegarde de la cathédrale.
Depuis un, an beaucoup de chemin a été parcouru…
On en est à 50 000 $. Près de 2000 donateurs ont contribué. Ça continue et on espère atteindre notre but. On veut réinventer la cathédrale. C’est un joyau architectural et culturel à conserver. On veut qu’elle devienne un lieu incontournable pour les touristes. On travaille sur un projet multimédia, pour mettre des moyens technologiques au service des visiteurs. On fait des démarches pour la faire désigner lieu historique national. À 75 ans, elle a besoin de réparations majeures. Quand elle a été bâtie à la fin des années 1930, quand les gens n’avaient pas beaucoup d’argent, 13 000 personnes ont contribué. Il faut que les Acadiens viennent en grand nombre appuyer le projet de rénovation.
Est-ce que les nouvelles générations ont encore de l’intérêt pour les édifices religieux?
L’histoire a toujours de l’intérêt. Toute notre histoire se retrouve dans les vitraux, avec nos visites on pourra les emballer un peu sur l’héritage de nos ancêtres. Un peuple sans histoire se meurt.
Depuis les jeunes scouts, vous avez toujours été engagé…
Oui j’ai toujours voulu partager avec les autres, faire avancer des causes. J’ai été engagé dans beaucoup de domaines au cours des années: j’ai siégé à la SANB, la Commission d’enseignement supérieur des Provinces Maritimes, à la Commission hospitalière Beauséjour, au Collège des médecins. Au niveau de la justice sociale, j’ai participé à un comité pour accueillir une famille de Vietnamiens dans notre communauté. J’avais ça dans mon ADN de m’engager pour toutes sortes d’oeuvres.
Quelle est votre plus grande fierté lorsque vous regardez en arrière?
C’est difficile à dire, j’ai juste fait ma part comme bien d’autres. À la Caisse populaire de Dieppe, quand j’ai commencé à siéger il y avait à peine 200 000 $ d’actifs. Maintenant il y a plusieurs millions de dollars d’actifs. On part de pas grand-chose, quand on voit ce que ça devient, c’est incroyable. Aujourd’hui, à 84 ans, j’essaie encore de faire ma petite part, je m’occupe des personnes démunies.
Allez-vous arrêter un jour?
(Rires) Quand ma santé ne me le permettra plus, je crois bien que je devrai m’arrêter!
Quel est votre message à la jeunesse, à la relève?
Les jeunes sont déjà engagés. Mais le sentiment d’appartenance n’est pas tout à fait en éveil. Il y a peut-être un manque du côté de l’enseignement de l’histoire dans nos écoles. Il ne faut pas qu’on oublie ce qui a été fait. L’Acadie a été construite pierre après pierre... un peu comme la cathédrale!
Quel est votre regard sur l’évolution de la société acadienne, de ses institutions?
Autrefois la société acadienne était plus monolithique. Aujourd’hui, tout le monde fait avancer des dossiers dans son domaine, l’éducation, la santé... Tout a évolué de façon significative. L’entrepreneuriat s’est développé énormément. Quand j’ai commencé, il n’y avait pas beaucoup d’entrepreneurs en Acadie. Maintenant, il y en a une couvée et ça mérite d’être souligné. C’est de bon augure pour l’avenir de l’Acadie.