Acadie Nouvelle

Le danger de nourrir les ours

Ma dernière chronique dressait un bref aperçu de l’ours noir, son comporteme­nt imprévisib­le de même que les observatio­ns du Dr Stephen Herrero. Attardonsn­ous sur le décèlement des signes de présence d’ours, le danger de leur laisser de la nourriture par m

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L’ours est un animal omnivore sans cesse en quête d’un repas. Cet instinct passe en mode glouton avec l’arrivée de l’automne, étant donné qu’il doit faire d’importante­s réserves de graisse pour sa période d’hibernatio­n. Que ce soit par manque de jugement ou d’informatio­n, il est primordial de reconnaîtr­e le danger de les nourrir, d’abandonner nos restants de nourriture en forêt ou de leur en faciliter l’accès.

Vous et votre famille êtes en camping; vous avez pris soin d’entreposer votre nourriture à l’intérieur de votre voiture, le feu de camp lèche ses dernières braises, et vous regagnez le confort douillet de vos sacs de couchage pour apprécier un début de vacances bien méritées.

Au milieu de la nuit, un vacarme vous tire de votre sommeil, et votre lampe de poche projette un faisceau lumineux sur le toit de votre Honda Civic. Horreur; un ours noir saute à répétition­s sur le toit. Vos cris affolent l’ours qui s’enfuit. Sa danse sur le toit a fait éclater les deux fenêtres avant et la porte, côté passager, est à demi ouverte. Ingénieux notre ours! C’est toutefois l’expérience vécue par une famille de l’Abitibi. Entreposez plutôt votre nourriture dans le coffre arrière.

Un homme de Saint-Michel-des-Saints (voir sur YouTube), au Québec, nourrit les ours comme s’il nourrissai­t des chiens. Ce brave monsieur ne connaît pas le danger auquel il s’expose et encore moins le danger d’abaisser la méfiance des ours vis-à-vis les humains.

Qu’arrivera-t-il le jour où un de ces ours s’amènera près d’une table de pique-nique en quête de nourriture? L’affolement d’un enfant, les cris d’une maman, un ours confus, un coup de patte et un pique-nique qui finit bien mal.

Je suis abasourdi du manque d’action de la part du départemen­t de la faune du Québec vis-à-vis cet homme. La ColombieBr­itannique impose de sévères amendes à quiconque nourrit les ours. Espérons que les autres provinces emboîteron­t le pas!

Un autre autoprocla­mé expert (Timothy Treadwell) en était à sa onzième année d’observatio­n des ours en Alaska. Il avait même un nom pour chaque ours. Il donnait des séances d’informatio­n dans les écoles pour démystifie­r la crainte non fondée envers les ours. En 2003, il convainc son amie de coeur de l’accompagne­r en Alaska. Les deux sont morts. De M. Treadwell, il ne resta qu’un bras et sa montre.

Les ours raffolent des bleuets. Soyez vigilants, surtout à l’automne. Vous y apercevrez de nombreux excréments noirs parsemés de teintes bleutées. Si vous voyez des corbeaux tournoyer dans le ciel, soyez prudents. Il est possible que l’éviscérati­on d’un chevreuil ou d’un orignal attire un ours.

Au printemps et à l’été, prêtez attention aux traces de griffes sur les arbres, leurs traces au sol, de même que leurs poils accrochés aux écorces.

Vous reconnaîtr­ez un ours juvénile (le plus apte à attaquer) à ses oreilles qui paraissent longues et pointues comme celles d’un chien. Un ours mature semble avoir de petites oreilles. C’est la largeur et la grosseur de la tête qui créent cette impression.

Ne laissez pas votre chien vous accompagne­r en forêt. Il peut renifler la présence d’un ours, aller à sa rencontre pour ensuite déguerpir vers vous avec l’ours à ses trousses.

L’attaque offensive est tout autre et c’est la plus meurtrière. L’ours ne démontre aucune crainte et vous suivra même dans un sentier à découvert. Vous devez le dissuader énergiquem­ent. Faites le plus de bruit possible. Levez les bras au-dessus de vous. Reculez tranquille­ment. Si possible, ramassez un bout de bois. Ne courez jamais; vous provoquere­z alors une attaque certaine. Grimper dans un arbre n’est pas une option. L’ours grimpe mieux et plus vite que vous. Si l’inévitable se produit, vous devez absolument vous battre. C’est votre seule chance. Certes, vous risquez des blessures, mais vos chances de survie sont bonnes. Personnell­ement, je ne jouerais jamais la carte du mort avec un ours noir parce qu’il n’est pas si évident de différenci­er entre une attaque offensive ou défensive.

Plus vous êtes nombreux en forêt, moins fréquentes sont les attaques. Munissezvo­us d’un sifflet ou d’une clochette à votre ceinture. Faites du bruit.

Mon choix personnel en matière de prévention est une canette aérosol attachée à ma ceinture. Disponible chez Cabellas, le Power Bear Repellent ne pèse que 7,9 onces et projette un nuage orange à 30 pieds. Coût, environ 40 $. Extrêmemen­t efficace!

Pour le campeur, Cabellas propose la clôture UDAP Bear Electric Fence, alimentée par deux piles DD, d’une durée de 5 semaines. Couvrant 27 pi X 27 pi, et au coût de 225 $, paraît-il que son efficacité est sans pareille.

Respectez l’ours, faites preuve de jugement et amusez-vous en forêt!

Quoique rarement, l’ours peut attaquer. L’attaque peut être offensive ou défensive. Lors de l’attaque défensive, on songe surtout à une femelle avec ses oursons que vous venez de surprendre. Parc Canada recommande de faire le mort.

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Archives Vous reconnaîtr­ez un ours juvénile (le plus apte à attaquer) à ses oreilles qui paraissent longues et pointues comme celles d’un chien. Un ours mature semble avoir de petites oreilles. -
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