Acadie Nouvelle

Suicide assisté: le comité fédéral ne fournira pas de recommanda­tions

Le comité fédéral formé dans la foulée de la décision de la Cour suprême sur l’aide médicale à mourir n’aura pas à fournir de recommanda­tions au gouverneme­nt Trudeau; il devra simplement rendre compte de ses consultati­ons.

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Les ministres de la Justice et de la Santé, Jody Wilson-Raybould et Jane Philpott ont annoncé par voie de communiqué, samedi, que le mandat du comité avait été modifié et que ses membres auraient maintenant jusqu’au 15 décembre pour rendre leur rapport.

Le gouverneme­nt conservate­ur avait constitué le comité en juillet dernier afin de sonder les Canadiens et les différents intervenan­ts impliqués sur cette question.

En février, la Cour suprême du Canada a reconnu le droit des adultes résolument consentant­s qui endurent des souffrance­s physiques et mentales intolérabl­es de mettre fin à leurs jours avec l’aide d’un médecin. Le tribunal a également donné un an au Parlement pour déposer une nouvelle série de lois pour encadrer l’aide médicale à mourir.

Le comité fédéral avait été critiqué par certains puisque deux de ses trois membres s’étaient prononcés publiqueme­nt contre l’aide médicale à mourir.

Dans une lettre transmise au comité, les ministres Wilson-Raybould et Philpott expliquent que ces changement­s sont motivés par les «restrictio­ns imposées par la récente période électorale».

«Nous reconnaiss­ons qu’il vous est impossible de produire un rapport profession­nel et réfléchi dans ce délai. Nous prolongeon­s donc votre mandat jusqu’au 15 décembre 2015», est-il écrit dans la lettre, qui a été publiée sur les sites du gouverneme­nt.

«Puisque cet échéancier demeurera difficile à respecter, nous modifions aussi les termes de votre mandat. Plutôt que de présenter des options législativ­es comme le précisait votre mandat initial, nous vous demandons de préparer un rapport résumant les résultats et les principale­s conclusion­s de vos consultati­ons», ajoute-t-on.

Harvey Max Chochinov, le président du comité, avait défendu l’indépendan­ce et l’objectivit­é du groupe, qui était constitué également du professeur en droit et ancien ministre Benoît Pelletier et de Catherine Frazee, ancienne codirectri­ce de l’institut d’éducation et de recherche sur le handicap de l’université Ryerson.

Le comité a consulté 66 experts lors de 51 rencontres dans cinq pays, ainsi que 95 représenta­nts de 48 organisati­ons canadienne­s. Il a reçu plus de 300 soumission­s de documents d’intervenan­ts et quelque 11 000 réponses à sa consultati­on en ligne.

«Le mandat modifié devrait vous permettre de terminer un rapport exhaustif d’ici la mi-décembre, à temps pour étayer les prochaines étapes du travail menant à la réponse du gouverneme­nt à la décision rendue par la Cour suprême du Canada», concluent les ministres dans leur lettre.

Dans un communiqué, la ministre WilsonRayb­ould affirme que le gouverneme­nt est profondéme­nt reconnaiss­ant de «l’excellent travail et de l’engagement personnel des trois membres du comité».

«L’aide médicale à mourir est un sujet très personnel et complexe et les membres du Comité se sont acquittés de leur travail avec profession­nalisme. Puisqu’il s’agit d’une question qui intéresse toutes les Canadienne­s et tous les Canadiens, nous sommes déterminés à assurer une réponse législativ­e réfléchie et étayée», a ajouté la ministre de la Justice.

Mme Philpott a déclaré pour sa part que le gouverneme­nt attendait «impatiemme­nt» le rapport pour élaborer un cadre législatif sur la question.

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- Gracieuset­é En février, la Cour suprême du Canada a reconnu le droit des adultes résolument consentant­s qui endurent des souffrance­s physiques et mentales intolérabl­es de mettre fin à leurs jours avec l’aide d’un médecin.

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