Accord conclu à Vienne sur une transition politique en Syrie
Les pourparlers sur l’avenir de la Syrie qui se déroulaient à Vienne ont mené à un accord sur une transition politique en Syrie pour mettre fin à la guerre civile, mais des détails importants, dont le statut du président Bachar el-Assad et l’identificatio
À la levée des rencontres samedi, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a annoncé que des discussions débuteraient le 1er janvier entre le gouvernement el-Assad et l’opposition. Le délégué spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, commencera immédiatement à déterminer qui devrait être à la table de négociations.
D’ici six mois, selon l’échéancier adopté, les négociations devraient permettre d’établir un gouvernement de transition «crédible, inclusif et non religieux» qui déterminerait un calendrier pour rédiger une nouvelle constitution, indiqué un communiqué conjoint signé par les Nations unies au nom des 19 parties présentes à Vienne.
Une élection libre et juste devrait être organisée d’ici 18 mois.
Les diplomates se sont mis d’accord sur des moyens de contraindre les différents groupes combattants à un cessez-le-feu, mais ne se sont pas entendus sur quels groupes, outre l’État islamique et les filiales d’al-Qaïda, seraient exclus de la trêve. Selon ces conditions, les délégués de chaque groupe couvert par le cessez-le-feu seraient responsables de s’assurer du respect de l’entente.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé que la Jordanie superviserait le processus pour identifier les groupes considérés terroristes. Cette tâche devra être complétée avant que ne débute le processus politique entre le gouvernement et l’opposition, en janvier.
John Kerry a admis que les participants aux pourparlers n’étaient pas arrivés à s’entendre sur le rôle de Bachar el-Assad dans la transition du pays, et son possible rôle dans le futur gouvernement syrien. Les États-Unis et leurs alliés croient que la guerre civile ne pourra se terminer tant que M. el-Assad est au pouvoir, mais la Russie et l’Iran insistent sur le fait que les Syriens doivent décider eux-mêmes qui les dirige.
Les participants ont aussi conclu de se rencontrer avant la fin de l’année à Paris, pour faire le point sur le progrès accompli dans l’entente de cessez-le-feu et sélectionner les délégués pour les discussions politiques.
La rencontre de samedi a été assombrie par les attentats terroristes survenus la veille à Paris qui ont causé la mort de près de 130 personnes. La Syrie, considérée comme un berceau pour le terrorisme, a été à l’avant-plan des discussions lorsque les différentes parties ont lié les fusillades et attentats suicides de Paris à l’instabilité au Moyen-Orient.
MM. Kerry et Lavrov ont tous deux fermement dénoncé ces attaques au début des rencontres avec des représentants de l’Iran, de l’Arabie saoudite et d’autres pays avec des opinions très divergentes sur la manière de mettre fin à la guerre.
Le secrétaire-général de l’ONU, Ban Kimoon, a pressé les ministres à passer outre leurs différends sur la Syrie et à travailler ensemble à négocier une issue à la guerre, qui a fait plus de 250 000 morts depuis cinq ans. Onze millions de personnes ont fui leur demeure. Le conflit et l’instabilité ont permis au groupe armé État islamique de prendre possession d’importantes parties de territoire et ont déclenché la pire crise de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale.