Poursuite des expropriés du champ de tir: un impact sur Tracadie et le gouvernement?
L’action en justice que le comité des expropriés du champ de tir de Tracadie envisage d’intenter se précise. Elle est surveillée de près par le ministère des Ressources naturelles et la Ville de Tracadie qui, pour l’heure, ne changent pas leurs plans.
Réunis à Brantville dimanche, les membres ont décidé de s’adjoindre les services d’une firme d’avocats d’Ottawa, Les sages sans frontières (Elders Without Borders), qui représente, entre autres, les intérêts des expropriés du Parc national Kouchibouguac. Ils veulent saisir la Cour fédérale.
Pour ce faire, ils doivent débourser 5000$. Au vu des comptes du comité, excédentaires de 1400$, il leur manquait 3600$. La somme a été réunie ce mardi, les membres du comité ayant donné à mesure qu’ils le pouvaient.
«L’avocat est embauché. Il va étudier le dossier et venir nous présenter sa stratégie le mois prochain», révèle Stéphane Richardson, le porte-parole.
La procédure s’annonce longue. La résolution de cet épineux dossier prendra plusieurs années. Cela ne décourage pas les expropriés et leurs descendants qui entendent récupérer les terrains dont ils s’estiment propriétaires.
Ils considèrent l’acte d’expropriation illégal et comptent demander des dédommagements en raison du dérangement subi depuis des décennies et du déplacement de populations autochtones.
Ils ont l’intention d’invoquer le nonrespect de la Charte canadienne des droits et libertés et d’anciens traités signés avant la constitution du Nouveau-Brunswick.
«C’est pas correct ce qui a été fait. Des gens vivaient de leurs terres, ils avaient des fermes», dénonce Stéphane Richardson.
Lui et les autres familles concernées réclament justice. Cette action n’inquiète pas le ministre des Ressources naturelles, Denis Landry. Il déclare comprendre les intentions du comité et les approuve.
«Ils ont raison d’agir de la sorte. Si ça permet de clarifier la situation une bonne fois pour toutes, c’est ce qu’il y a de mieux pour tout le monde. On va voir ce qui en découlera», commente Denis Landry.
Le ministre indique qu’il lui est difficile de s’exprimer sur ce dossier.
«Je ne sais pas si la manière de faire à l’époque était contestable ou non. Je n’ai vu aucun document qui promettait que les terres seraient rendues après le démantèlement du camp militaire.»
La gestion de la zone en question a été transférée au gouvernement provincial en 1997.
Elle était auparavant entre les mains du gouvernement fédéral.