Shippagan: étude en vue de la création d’un hôtel coopératif
Depuis plusieurs années, Shippagan tente en vain de convaincre des investisseurs d’ouvrir un hôtel dans la municipalité. Persuadé que le projet est toujours pertinent, le conseil municipal accepte de financer en partie une nouvelle étude de faisabilité qui mènerait à la construction d’un nouveau lieu d’hébergement coopératif.
Le projet a été proposé par un comité de revitalisation de Shippagan mis sur pied par des citoyens, explique Kassim Doumbia, président du comité touristique de la Ville de Shippagan. Il représente aussi la Ville de Shippagan lors des réunions du comité de revitalisation.
Lundi soir, le conseil municipal de Shippagan a accepté de financer la moitié d’une étude de faisabilité en collaboration avec la Coopérative de développement régional – Acadie jusqu’à un maximum de 3000 $. Puisque les investisseurs traditionnels ne se sont jamais rués sur Shippagan, on songe à la possibilité de fonctionner selon un modèle coopératif.
«La municipalité a commencé à voir s’il serait possible d’avoir un hôtel selon le modèle traditionnel avec des investisseurs ou une chaîne qui s’installe ici. Ça fait bientôt quatre ans et on n’a pas encore vu d’investisseur se manifester», dit Kassim Doumbia.
La région de Shippagan et de Lamèque compte déjà un motel, quelques gîtes, des chalets et des campings, mais la présence d’un hôtel permettrait à la municipalité d’accueillir plus d’événements dans le Centre de congrès de la Péninsule acadienne, souligne la maire de Shippagan, Anita Savoie Robichaud.
«Pour la ville, c’est indispensable. Il pourrait avoir toutes sortes de congrès, mais il y a souvent des défis lorsqu’il s’agit de trouver des logements en grande quantité. Il y a un motel et une auberge de l’autre côté du pont, mais si on veut avoir des congrès, des gens peuvent aussi louer des logements à l’université (de Moncton, campus de Shippagan) lorsqu’ils sont disponibles, mais en hiver, ils ne le sont pas.»
Les organisateurs du Salon du livre de la Péninsule acadienne, qui se déroule chaque automne à Shippagan, en connaissent un peu sur les défis d’hébergement. Chaque année, l’événement litté- raire attire de nombreux auteurs, exposants et visiteurs.
«Le nombre d’auteurs que nous accueillons dépasse toujours le nombre d’hébergements disponibles», dit Shannan Power, directrice générale du Salon du livre.
Les responsables de l’événement parviennent à trouver de l’hébergement pour les auteurs, mais parfois, ils préfèrent rester à Caraquet ou à Tracadie pour avoir une chambre avec une vue sur la mer. Parfois les circonstances font que les lieux d’hébergement à Shippagan et à Lamèque sont déjà complets pendant le salon.
«Cela nous rajoute le défi du transport pour nos auteurs, qui est assuré par des bé- névoles. Idéalement, nous voudrions loger tout ce bon monde à Shippagan afin d’éviter ce défi de plus qui nous demande du temps et de l’argent supplémentaire.»
«Le modèle coopératif est celui qui semble le plus intéressant étant donné qu’il fait appel à la communauté. Ce serait alors les gens d’ici qui investissent. Selon le modèle de coopération mis sur pied, les profits pourraient être réinvestis dans la communauté ou dans l’édifice.»