Acadie Nouvelle

SANTÉ: AUGMENTATI­ON DES DÉPENSES DE 3,3%

- mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com @roycomeau

Fredericto­n s’apprête à investir environ 85 millions $ de plus en santé durant la prochaine année financière.

L’Acadie Nouvelle a appris d’une source bien au fait du dossier au sein du gouverneme­nt que la province annoncera une hausse des dépenses en santé de 3,3 % dans son budget de mardi.

Il s’agit de la plus importante augmentati­on du budget du ministère de la Santé depuis l’année financière 2010-2011.

Cette hausse s’explique probableme­nt en partie par l’entente fédérale-provincial­e sur les transferts en santé conclue en décembre avec Ottawa, et ce, même si le journal n’a pas été en mesure de le confirmer.

L’entente prévoit notamment un investisse­ment de 230 millions $ sur dix ans de la part du fédéral pour les soins à domicile et la santé mentale.

Devant l’impasse dans les négociatio­ns de groupe, le premier ministre Gallant avait été le premier à briser le front commun des provinces et des territoire­s pour s’entendre avec Ottawa afin d’assurer le versement d’argent frais à temps pour la nouvelle année financière qui débutera le 1er avril.

Au cours des dernières années, les dépenses en santé se sont parfois limitées à des hausses de moins d’un pour cent et ont même connu une décroissan­ce durant certaines années de vache maigre.

«Souvent, on a atteint les cibles budgétaire­s en bonne partie en remettant à plus tard des décisions comme la constructi­on, la rénovation ou l’achat d’équipement», affirme le directeur général du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick, Stéphane Robichaud, au sujet des années où la croissance des dépenses «a frisé le zéro pour cent».

Toutefois, même si la croissance annuelle du financemen­t en santé à 3,3 % devait se transforme­r en tendance à long terme, rien n’indique que cela serait suffisant dans l’état actuel du système.

En considéran­t le vieillisse­ment de la population, l’utilisatio­n accrue des technologi­es ainsi que l’inflation, le Conseil anticipe une augmentati­on à long terme des coûts de la santé, au NouveauBru­nswick, à 4,4 % annuelleme­nt.

Parce que ce rythme de croissance n’est «pas viable», selon le Conseil de la santé, Stéphane Robichaud propose une approche pluriannue­lle au financemen­t de la santé afin de permettre aux gestionnai­res de mieux gérer le système à moindre coût.

«On ne peut pas soutenir 0 % d’augmentati­on à long terme et on ne peut pas non plus soutenir 4,5 % à long terme», avance Stéphane Robichaud.

«Il faut déterminer quelle est l’approche pluriannue­lle, puis forcer le système à gérer les ressources à l’intérieur de ces limites-là.»

La Société médicale du NouveauBru­nswick espère qu’une partie de ce nouvel argent sera investi dans les soins à domicile pour les aînés.

«L’augmentati­on des budgets en santé est une bonne nouvelle, surtout si ces hausses sont consacrées aux secteurs qui en ont le plus grandement besoin, comme les soins à domicile pour les personnes âgées», avance la présidente des médecins, Dre Lynn Murphy-Kaulbeck.

«Nous sommes d’avis que l’entente fédérale-provincial­e sur les transferts en santé, conclue en décembre, fournira les fonds attendus et nécessaire­s pour les soins aux aînés et la santé mentale.»

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Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, à l’issue de la conclusion de l’entente bilatérale avec Ottawa sur les transferts fédéraux en matière de santé. - Archives
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