Énergie NB a livré une guerre au verglas et au froid durant près de deux semaines
La crise du verglas qui a fortement marqué les esprits ne cause plus de désagréments aux Néo-Brunswickois: selon Énergie NB les réparations sont terminées. En coulisses, cette crise a nécessité une importante logistique et a donné du fil à retordre aux équipes sur le terrain.
Les intempéries de la fin janvier ont lourdement endommagé le réseau électrique de la province. Pour venir à bout de ce vaste chantier de reconstruction, la société de la Couronne a déployé les gros moyens. Elle a notamment sollicité l’aide de renforts.
Ceux-ci sont venus du Québec, de Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard et du Maine (aux États-Unis). Au total, plus de 700 hommes s’activent depuis le début de cette crise afin de rebrancher chaque foyer touché.
Différents corps de métier sont mobilisés: des monteurs de lignes, mais pas seulement. Des ouvriers sont spécialisés pour planter des poteaux, d’autres s’occupent de la maintenance ou de l’élagage des arbres. Toutes les équipes comprennent aussi des employés qui régulent le trafic routier lors des opérations sur le terrain.
Cela va faire deux semaines que tout ce personnel est mis à contribution. Les journées sont longues. Elles commencent avant le lever du soleil et ne s’achèvent pas avant 21h, le soir. La fatigue s’accumule, mais la motivation demeure intacte.
«La fatigue, c’est quand on arrête qu’on la ressent. Le jour, on n’a pas le temps d’y penser», confie Paul Bourdages, chef d’équipe.
TRAVAILLEURS ACHARNÉS
Le travail de chacun est fixé en fonction des besoins. Dans la Péninsule acadienne, tout le monde se retrouve le matin au centre de contrôle de Tracadie, dans les locaux d’Énergie NB, rue du Moulin. Les travailleurs y sont acheminés par autobus.
Les équipes sont constituées, les tâches assignées. Le temps de récupérer le repas du midi (un sandwich, avec une boisson, un fruit et des craquelins) et la fourmilière part au front.
«Pour le dîner, les hommes mangent là où ils travaillent. Tout est fait pour optimiser leur organisation. Ça demande également en amont des gens qui préparent quotidiennement 800 lunchs», indique Marie-Andrée Bolduc, du service communications. De même, l’équipement est directement apporté depuis les entrepôts par camion spécial afin de minimiser les déplacements. Dans l’après-midi, les hommes peuvent compter sur une livraison de café chaud. Une petite attention amplement appréciée.
Réserver un hébergement aussi rapidement pour autant de personnes a été un défi de taille.
«Nous avons trouvé des chambres à Bathurst, à Tracadie, dans des Bed & Breakfast à Caraquet. Le campus de Shippagan a aussi servi de dortoir», poursuit l’agente de communication.
Le dispositif instauré a déjà été éprouvé – par exemple, au lendemain de la tempête Arthur, en juillet 2014 –, mais il n’avait jamais atteint de telles proportions.
«C’est la crise la plus complexe à laquelle nous avons dû faire face, la pire pour nos clients», reconnaissait, la semaine dernière, Gaëtan Thomas, le PDG d’Énergie NB.
S’ils inspirent l’admiration, celles et ceux qui réparent les dégâts n’en restent pas moins humains. Ce qui affecte le plus Cora Corbett, de Woodstock, assignée à la régulation du trafic, c’est d’être loin des siens. «Mon mari me manque.» Elle se console en se sentant utile. «C’est une fierté et une profonde satisfaction de voir le monde heureux et soulagé de retrouver l’électricité.» Travailler aussi fort lui paraît normal. «Si ça arrivait par chez nous, j’aimerais qu’on vienne nous aider.»