La communauté musulmane de Moncton manifeste son soutien
La communauté musulmane de Moncton a manifesté son soutien aux sinistrés de la crise du verglas de la Péninsule acadienne, ce week-end.
Il y avait foule dimanche soir au centre communautaire de Sainte-Rose, à Tracadie. Plus de 200 personnes s’y sont rassemblées: des sinistrés de la crise du verglas et des bénévoles qui ont animé le centre, transformé en lieu de réchauffement ces derniers jours.
Tous ont profité d’un repas offert par le restaurant de Dieppe, le Blue Olive, et l’Association musulmane du Grand Moncton.
«J’avais envie de faire quelque chose pour la Péninsule lourdement touchée par les pluies verglaçantes. J’ai des liens proches avec cette communauté. Ma femme vient de Lamèque», explique le restaurateur, Mohamed Ali Mhalla.
En parallèle, lui et les responsables de l’association ont amassé 1500$ de dons qui ont été remis aux banques alimentaires du Nord-Est.
«Cette collecte a été lancée jeudi seulement. Les gens de Moncton voulaient contribuer.»
La conseillère municipale responsable du quartier 1 de Tracadie, Raymonde Robichaud, se déclare touchée par l’initiative. «C’est une façon de mettre un point final festif à cette incroyable aventure que nous venons de vivre.»
Pendant dix jours, le centre communautaire de Sainte-Rose a été le refuge de bon nombre de résidants incommodés par la crise du verglas.
«La fréquentation était régulière. Certains jours, on a servi plus de 600 repas. Ça a demandé une gestion de tous les instants», poursuit l’élue.
ATTENTAT DE QUÉBEC
Lorsque le commerçant de Dieppe a approché l’Association musulmane du Grand Moncton pour lui proposer de participer à son initiative, sa présidente, Souâd H’Mida, n’a pas été difficile à convaincre.
«Nous aussi, on voulait poser un geste, mais l’attentat de Québec notre attention s’est portée ailleurs.»
Le 29 janvier, un homme armé s’est introduit dans la mosquée de la capitale québécoise et a tiré. La tuerie a fait six morts et 19 blessés.
«Le soir du drame, nous étions sous le choc. Personnellement, je me demandais si je devais pleurer ou être en colère. Finalement, je me suis dis que c’est un Canadien qui s’en est pris à d’autres Canadiens. Ce n’est pas une histoire de religion, mais d’humanité», témoigne Souâd H’Mida.
Toutes les marques de sympathie adressées à la communauté musulmane après l’attaque ont ému Mohamed Ali Mhalla.
«C’était important pour moi d’apporter, en retour, mon soutien aux gens dans le besoin. C’est dans les épreuves qu’on se rapproche.»
La crise du verglas dans la Péninsule acadienne a pris fin dimanche. Tous les clients concernés ont été rebranchés. En conséquence de quoi, il a été décidé que les Forces armées canadiennes déployées sur place depuis une semaine retireront graduellement leurs troupes à compter de ce lundi.