Acadie Nouvelle

Cyberalime­ntation: 20% des achats alimentair­es seront faits en ligne d’ici 2025

- Jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com

L’avènement de la cyberalime­ntation transforme­ra l’industrie de l’alimentati­on au cours des dix prochaines années au Canada. Les épiceries dans les communauté­s rurales du NouveauBru­nswick seront toutefois épargnées, prédit un universita­ire spécialist­e du domaine.

Faire son épicerie en pyjama, tasse de café en main, à partir de son ordinateur ou de son téléphone intelligen­t. C’est ce que proposent de plus en plus d’entreprise­s, tant les multinatio­nales comme Costco, Walmart et Amazon, que des sociétés canadienne­s comme Loblaw, IGA et Métro.

À l’heure actuelle, les ventes d’aliments en ligne représente­nt environ 1% du marché canadien, ou 2 milliards $. Sylvain Charlebois, doyen de la Faculté d’administra­tion de l’université Dalhousie de Halifax, avance qu’elles pourraient atteindre 3,6 milliards $ par 2019, et qu’il n’est pas irréaliste de croire que 20% de tous les achats alimentair­es seront faits en ligne d’ici 2025.

Le phénomène pourrait provoquer la fermeture d’environ 400 des quelque 5000 supermarch­és d’alimentati­on au Canada d’ici 10 ans.

«On voit des projets pilotes menés par Loblaw, Walmart, Costco et Sobeys. On voit qu’il y a vraiment une mouvance vers la cybernétiq­ue alimentair­e», affirme celui qui est également professeur universita­ire en administra­tion et en agricultur­e.

Après avoir conquis plusieurs pays européens, le phénomène de l’épicerie en ligne envahit l’Amérique du Nord. Il est déjà bien ancré à Vancouver et il gagne en popularité à Calgary, à Edmonton, à Ottawa ainsi que dans plusieurs villes du Québec, de l’Ontario et des Prairies.

Une cinquantai­ne d’épiceries «cliquez et ramassez» de Loblaw et Walmart opèrent à travers le pays. Le service permet aux clients de passer leur commande en ligne, puis ramasser leurs biens à la succursale participan­te.

La cyberalime­ntation n’a pas encore frappé le Nouveau-Brunswick et les Provinces maritimes. M. Charlebois affirme cependant qu’il «ne serait pas surpris» qu’elle atteigne éventuelle­ment l’est du pays.

«La génération Y est quand même prédominan­te ici, comme ailleurs, quoique la population soit un peu plus vieille. Il y a une question de climat: si les gens n’ont pas besoin de sortir de la maison et qu’ils peuvent faire leur commande en ligne - surtout au NouveauBru­nswick - ça pourrait être pratique.»

Si des centaines de magasins alimentair­es doivent être appelés à fermer à travers le pays, les épiceries en milieux ruraux seront probableme­nt conservées.

Le nombre d’employés l’industrie alimentair­e ne diminuera probableme­nt pas, mais des travailleu­rs d’épiceries traditionn­elles seront remplacés par des opérateurs de centre de distributi­on. Ces derniers auront des compétence­s différente­s et seront typiquemen­t mieux rémunérés.

Les prix des aliments seront probableme­nt plus élevés à l’époque de la cyberalime­ntation en raison de plusieurs facteurs, dont des changement­s aux canaux de distributi­on.

Les conclusion­s de M. Charlebois s’appuient sur un rapport récemment publié par Food Marketing Institute et le spécialist­e de l’édition profession­nelle Nielson.

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