Syrie: les pourparlers de paix continuent
Des représentants du gouvernement syrien et des rebelles se sont rencontrés en personne pour la deuxième fois en trois semaines, jeudi au Kazakhstan, alors que s’intensifient les efforts diplomatiques en vue des pourparlers de paix organisés par l’ONU la semaine prochaine. Un représentant de la délégation russe aux discussions d’Astana – qui sont parrainées par la Russie, l’Iran et la Turquie – a révélé que les délégués se sont entendus sur la formation d’un groupe de contact permanent de manière à préserver la trêve qui, techniquement, est en vigueur depuis le 30 décembre – mais qui, dans les faits, est violée quotidiennement. Des différends énormes persistent. Le représentant russe a ainsi accusé la Turquie de continuer à appuyer les «terroristes» et demandé à Ankara de retirer ses forces de la Syrie. L’ambassadeur onusien de la Syrie, Bashar al-Ja’afari, en a remis en déclarant lors d’une conférence de presse que la Turquie ne peut pas à la fois «aviver et essayer d’éteindre les flammes». Il a accusé la Turquie de continuer à faciliter l’entrée de «dizaines de milliers de mercenaires» en Syrie, avant de reprocher à la Jordanie – au sud de la Syrie – d’appuyer elle aussi des factions rebelles. À Genève, le conseiller humanitaire des Nations unies, Jan Egeland, a demandé aux belligérants de permettre aux convois d’aide de rejoindre les secteurs assiégés ou difficiles d’accès en Syrie, de manière à faire preuve de bonne volonté avec la rencontre de Genève, le 23 février. M. Egeland a rappelé qu’on compte une quinzaine de villes et villages assiégés en Syrie, avant de déplorer qu’aucun n’ait encore été rejoint cette année par un convoi terrestre de l’ONU. Il a dit que des convois attendaient jeudi le feu vert pour se rendre dans l’enclave rebelle d’Al-Waer, à Homs, la troisième plus grande ville du pays. Sur le terrain, on rapporte toujours des affrontements autour de la ville d’Al-Bab et dans la région de Daraa.