Lutter contre les amalgames
Le chef d’entreprise Fouad Dabbarh souligne la gentillesse des Néo-Brunswickois et assure qu’il n’a jamais été victime de racisme dans la province. En septembre 2016 cependant, il a été insulté par des passants alors qu’il marchait dans une rue de Montréal. «Les gens me traitaient de terroriste, c’était vraiment choquant». raconte-t-il. Interrogé lors de la prière de vendredi à Moncton, Glenn Gallant estime que les musulmans sont régulièrement victimes d’amalgames. «Parmi les musulmans, tu as des nouveaux arrivants, des gens qui sont là depuis 30-40 ans et bien intégrés, d’autres comme moi qui sont Acadiens dont les ancêtres sont ici depuis des générations», dit-il. Glenn Gallant s’est converti à l’islam il y a six ans au terme d’une «longue quête personnelle, spirituelle et philosophique». À la recherche de réponses sur le sens de la vie, il s’est mis à étudier le Coran avant d’adopter les rites musulmans. Les confusions restent nombreuses, déplore lui aussi Lacina Coulibaly, professeur à l’école de foresterie de l’Université de Moncton - campus d’Edmundston. «On associe l’islam aux Arabes, mais tous les Arabes ne sont pas musulmans, rappelle-t-il. Il ne faut pas non plus oublier qu’avant d’être musulman, on a une identité culturelle qu’on hérite de notre milieu. L’islam pratiqué en Afrique noire ou en Indonésie n’est pas celui pratiqué Afghanistan ou en Arabie Saoudite. L’interprétation du Coran est différente, mais on a tendance à tout mettre dans le même panier.» - SD