LA VIE D’ASTRONAUTE
Devenir astronaute est un rêve pour plusieurs. C’est un rêve qu’a accompli David Saint-Jacques. L’homme qui était de passage à Moncton mardi matin s’envolera vers la Station spatiale internationale à la fin de 2018.
Ce n’est pas chaque jour qu’un astronaute atterrit à Moncton. David Saint-Jacques a fait le détour pour inaugurer l’exposition itinérante De l’espace à l’assiette, présentée à la Place Resurgo de Moncton, jusqu’au 21 mai.
«L’exposition est sur le fait que l’espace n’est pas seulement une curiosité intéressante. C’est aussi très pratique. Le Canada est un pays moderne qui se sert de l’espace. C’est un outil qu’on a pour mieux gérer notre planète, mieux gérer notre agriculture, mieux gérer notre sécurité, mieux gérer le trafic et mieux gérer l’environnement. Donc, l’espace, ça fait partie de la vie de tous les jours. On a tendance à l’oublier parce que c’est loin et qu’on ne le voit pas», a expliqué l’astronaute.
Pour M. Saint-Jacques, l’espace n’est plus aussi loin. Il est affecté à la mission Expedition 58/59, d’une durée de six mois, à bord de la Station spatiale internationale. Il s’envolera à bord d’une fusée Soyouz en novembre 2018 pour rejoindre l’équipage international du laboratoire orbital.
Son aventure a commencé en 2008. Il était alors médecin de famille dans un petit village de l’Arctique quand il a entendu parler d’un appel de candidatures de l’Agence spatiale canadienne.
«Lorsque j’ai entendu parler du programme de recrutement d’astronaute, c’est comme si la Terre s’était arrêtée de tourner. J’ai entendu la voix d’un petit garçon dans ma tête qui me disait ‘’David, il faut que t’essaies’’ et j’ai posé ma candidature», a confié M. Saint-Jacques.
Il était prêt. Sans se donner un objectif précis, il a vécu sa vie comme si un jour son rêve pouvait se réaliser en s’inspirant de ses héros.
«Ç’a toujours été une fascination pour moi l’espace, l’exploration spatiale, Marc Garneau et ces gens-là, ce sont mes héros. Je ne pensais pas que c’était possible vraiment. C’est resté pour moi, les astronautes, un guide. Je me disais que je ne pourrais jamais être astronaute, mais je vais essayer d’être ce genre de personne. Je vais rester en forme, je vais aller à l’université, je vais apprendre des langues étrangères, je vais devenir un explorateur, je vais devenir quelqu’un de fiable à qui on pourra confer des missions», a confié M. Saint-Jacques.
POURSUIVRE SON RÊVE
C’est le message qu’il lance d’ailleurs aux plus jeunes. Il faut rêver et tout faire pour réaliser son rêve.
«Si vous suivez cette carotte, quelque chose se passera. Vous allez grandir et quelque chose va vous arriver. J’encourage chaque enfant à écouter son coeur et à ne pas être effrayé par ses rêves», a-t-il lancé.
Il ne suffit pas de rêver, reconnaît par contre l’astronaute. Il y a un énorme travail de préparation à faire. Il faut aller à l’université pour obtenir une formation en génie, en science ou en médecine.
«Le plus important, le troisième aspect, c’est une personnalité. Du point de vue de l’attitude, il faut y penser comme astronaute et ça veut dire qu’il faut être une personne qui n’a pas peur de prendre des décisions et des responsabilités, une personne qui aime fondamentalement travailler en équipe en plus d’aider les autres. Ce côté-là, il faut réussir à le faire sous pression quand ça va mal. C’est peut-être ça le plus important», précise M. Saint-Jacques.