Mort de Michel Vienneau: une pétition réclame la tenue d’un procès
Si la justice a disculpé les deux policiers impliqués dans la mort de Michel Vienneau, des citoyens de la Péninsule acadienne n’acceptent pas cette décision. Ils ont lancé une pétition pour forcer la tenue d’un procès criminel.
Le groupe Amis de Michel Vienneau, tué le 12 janvier 2015, demande au bureau du procureur général du NouveauBrunswick de renvoyer à procès les deux agents municipaux de Bathurst, Patrick Bulger et Mathieu Boudreau.
Toutes les accusations qui pesaient contre eux, dont la plus grave était celle d’homicide involontaire, ont été abandonnées, fin février, à l’issue de leur enquête préliminaire.
«Nous espérions que la justice suive son cours, donc nous sommes extrêmement déçus de la tournure des événements. Premièrement, pourquoi la police a décidé de prendre une stratégie aussi brutale, aussi ignoble, en tuant Michel Vienneau? On ne nous l’explique pas. Deuxièmement, ça ouvre la voie aux policiers, comme quoi ils peuvent tuer quiconque sans pratiquement aucune conséquence», avance Camille McLaughlin, le porte-parole des Amis de Michel Vienneau.
«La population du Nouveau-Brunswick n’est plus en sécurité avec un tel jugement. Il n’y a pas assez de preuves pour faire un procès? Ils ont tué un homme d’affaires, qui n’avait commis aucun acte illégal. Nous ne pouvons pas laisser ça passer sans rien dire», assène M. McLaughlin.
La famille du défunt oscille encore plus que les autres entre peine, déception, colère, frustration et peur. Elle a demandé au procureur général Serge Rousselle d’autoriser une mise en accusation directe des deux policiers pour la tenue d’un procès.
De plus, les proches n’ont pas apprécié que la parenté et les amis des deux policiers laissent publiquement éclater leur joie lors de la décision de la juge Anne Dugas-Horsman de ne pas les citer à procès.
«C’était une vraie honte. Nous n’avons jamais eu honte comme ça de notre vie, avec les cris et les applaudissements. Ils m’ont fait penser à une gang de lâches et de sauvages. Aucun respect pour ma famille», a exprimé à l’Acadie Nouvelle, Nicolas Vienneau, le frère de la victime, mardi.
Le drame est survenu il y a deux ans, lors d’une opération policière qui a mal tourné. Les agents de police s’étaient rendus à la gare de VIA Rail pour intercepter Michel Vienneau et sa compagne Annick Basque. Une dénonciation anonyme à Échec au crime leur avait indiqué que le couple aurait, à son retour de Montréal en train, un chargement de pilules illégales.
Une enquête indépendante menée par la GRC de la Nouvelle-Écosse a toutefois déterminé que la victime, âgée de 51 ans, n’était pas liée à une quelconque activité criminelle.
La pétition en ligne avait déjà recueilli plus de 600 signataires, en moins de 48 heures. Des copies papier seront disponibles notamment à Liaison Électronique, le commerce de Michel Vienneau, à Tracadie. Le tout sera remis au bureau de circonscription de M. Rousselle, le 20 mars.