Acadie Nouvelle

Une séance photo en sous-vêtements pour la Journée internatio­nale des femmes

- Jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com

Vingt-sept femmes ont pris leur courage à deux mains, dimanche, et ont franchi les portes d’entrée d’une salle à Riverview afin de participer à une séance photo en sous-vêtements pour la Journée internatio­nale des femmes.

L’image, prise par la photograph­e Lise Mazerolle, a comme objectif de célébrer le corps féminin dans toutes ses formes. La femme originaire de Caraquet veut inspirer les femmes à adopter une meilleure image de soi.

Avant de prendre ses clichés, celle qui se spécialise dans la photograph­ie boudoir a demandé à ses modèles de sortir de leur zone de confort en se plaçant à côté d’une femme qui les rendrait inconforta­bles dans la vie de tous les jours.

«La photo est puissante. J’ai eu des commentair­es après de femmes qui m’ont dit que ç’a complèteme­nt changé leur vie.»

«L’effet a été vraiment surprenant. J’avais emporté du thé pour après la séance photo. Les femmes ne se sont même pas rhabillées pour prendre le thé. Elles jasaient entre elles. Il y avait un confort et une énergie vraiment incroyable.»

En ouvrant le dialogue, les femmes ont découvert qu’elles partagent des insécurité­s semblables sur différents aspects de leur apparence. L’expérience leur a appris à aimer leur corps «avec ses vergetures, ses rondeurs, ses cicatrices, son acné, ses seins tombants, et j’en passe», explique Mme Mazerolle.

Mme Mazerolle a découvert qu’une des participan­tes a eu une transplant­ation de rein qui lui a laissé une cicatrice sur le ventre. Au moment de prendre la photo, la femme s’était placée à l’arrière du groupe.

«Je lui ai dit “moi, je veux te voir”. Elle m’a expliqué qu’elle ne s’était pas placée là pour se cacher, mais parce qu’elle a pensé que je ne voudrais pas exposer sa cicatrice. Mais c’est le contraire. C’est ça que je voulais exposer: elle a vraiment une grande histoire.»

Le parcours de Mme Mazerolle vers la découverte de la beauté féminine a commencé il y a 13 ans, quand elle a été victime d’une grave agression sexuelle. L’épisode lui a causé des problèmes d’estime de soi, au point où elle ne pouvait «pas se regarder dans le miroir».

C’est dans cette période qu’elle s’est lancée dans la photograph­ie boudoir. La pratique a eu un effet thérapeuti­que pour celle qui habite aujourd’hui à Dieppe.

«En faisant ce genre de photo là, j’ai réalisé à quel point plusieurs femmes avaient des fissures et une faible estime d’ellesmêmes. Il y en avait qui se décrivaien­t avec des mots vraiment crus. Ça me faisait beaucoup de peine, parce que je pouvais me voir en elles.»

En faisant ressortir la beauté naturelle de ses clientes, Mme Mazerolle a reconstrui­t son amour de son propre corps. Depuis, elle continue d’accueillir des femmes dans son studio et transmet sa vision de la beauté des femmes dans toutes ses formes.

Le projet de Mme Mazerolle s’inspire du documentai­re australien Embrace, un film qui raconte l’histoire de la réalisatri­ce Taryn Brumfitt. Le long métrage s’attaque notamment à des sondages qui ont conclu que 90% des femmes étaient «très insatisfai­t» de leur corps.

L’an dernier, Mme Mazerolle a publié un calendrier de photograph­ies de femmes victimes d’agressions sexuelles. Le projet a permis de remettre 5000$ au centre de prévention de la violence du Comté de Kent.

Il était poursuivi pour quatre chefs d’accusation parmi lesquels des violences avec arme et des menaces de mort. Lors d’un précédent passage au tribunal, le mis en cause avait plaidé coupable. Mardi après-midi, face à la juge Yvette Finn, il a maintenu son plaidoyer.

En guise de sentence, la magistrate a suivi les recommanda­tions conjointes des avocats de la Couronne et de la défense. Elle l’a condamné à un an de prison, divisant la peine en incarcérat­ion ferme et avec sursis.

Compte tenu de ses mois passés en détention provisoire, Joel Robichaud est reparti libre du palais de justice. Une période de probation de deux ans a été prononcée à son encontre. Il lui est interdit d’entrer en contact avec la victime.

Le 17 octobre en soirée, la GRC a été appelée après une violente altercatio­n survenue dans une habitation de la route 150 à Six Roads. À leur arrivée sur les lieux, les gendarmes ont trouvé un homme ensanglant­é.

Il venait de recevoir plusieurs coups de bâton de baseball et accusait Joel Robichaud de les lui avoir assénés. Au terme de leurs investigat­ions, les enquêteurs ont établi l’origine du différend entre les deux hommes.

Tout est parti d’un cellulaire qui appartenai­t à une amie de la victime et qui s’est retrouvé entre les mains du trentenair­e. Celui-ci a été sommé de le rapporter sous peine de représaill­es. Joel Robichaud s’est exécuté. Il s’est présenté avec un bâton de baseball en aluminium.

Le ton a monté entre les deux individus. Ils en sont venus aux mains. La victime a été frappée plusieurs fois à la tête. Les médecins qui l’ont soignée à l’hôpital aussitôt après les faits ont diagnostiq­ué une commotion cérébrale et des fractures aux doigts et au nez.

L’accusé n’a pas été épargné dans la bagarre. Il a lui aussi été sévèrement blessé au genou et à l’épaule. Au tribunal, il avait le bras gauche en écharpe. Son avocat, Me Serge Robichaud, a indiqué à la cour qu’il avait subi une interventi­on chirurgica­le.

Joel Robichaud n’en a pas fini avec la justice. Il comparaîtr­a en Cour provincial­e pour répondre d’une autre dénonciati­on toujours reliée à cette affaire. En cours de procédure, les charges contre lui se sont alourdies.

Il lui est reproché d’avoir occasionné des lésions corporelle­s aux gendarmes qui ont procédé à son interpella­tion et de leur avoir opposé une résistance. Il nie sa culpabilit­é.

«Il y en avait des plus rondes à côté des plus minces et des plus courtes à côté des plus grandes. Mais tout le monde était là pour la même raison. Les femmes ont accepté le fait qu’elles sont différente­s, mais qu’elles sont aussi uniques. Je leur ai dit “aimez-vous, parce que votre corps, c’est le seul que vous avez”.»

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